NON À LA TERRITORIALISATION DE L’ÉCOLE PUBLIQUE !
IL FAUT ROMPRE LE SILENCE SUR CET ENJEU MAJEUR DES ÉLECTIONS MUNICIPALES À VENIR
jeudi 5 septembre 2013, par Martine BLOCH
Le 26 janvier 2013, par décret, le 1er ministre Jean-Marc Ayrault, sur le rapport du ministre de l’Éducation Nationale, Vincent Peillon, a décidé de mettre en place dès la rentrée de septembre 2013 la réforme des rythmes scolaires pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires publiques.
Cette réforme laisse aux communes la responsabilité d’organiser, avec le projet éducatif territorial, une partie du temps des élèves qui était jusqu’alors pris en charge par les enseignants (temps qui pourra être facturé aux parents). Chaque école pourrait avoir ses programmes, aurait son rythme dans un contexte d’inégalités budgétaires.
Cette réforme remet en cause l’égalité de traitement de tous les écoliers sur le territoire national. C’est la territorialisation de l’Éducation Nationale qui met fin à l’école de la République, qui doit être gratuite et laïque.
Cette réforme bouleverse une part importante de la vie communale : gestion des équipements scolaires, sportifs et culturels, fonctionnement des associations, temps de travail et missions des salariés de ces associations et d’une part importante des agents des communes (animateurs, personnels des filières sportives, culturelles et artistiques, personnels techniques…).
C’est un véritable big-bang pour toutes les communes !
Depuis la publication de ce décret, les enseignants, les parents d’élèves, les élus locaux se mobilisent dans tout le pays, contre les nouveaux rythmes scolaires. Le 12 février 2013, les professeurs des écoles ont massive-ment fait grève à l’appel de leurs organisations syndicales, SNUipp-FSU, SNUDI-FO, SE-UNSA, SUD Éducation.
Devant cette vague d’opposition, la majorité des communes a décidé de reporter d’un an la mise en œuvre de la réforme.
À Strasbourg, lors des réunions de concertation du printemps sur cette question, l’opposition des parents et des enseignants a été particulièrement vive.
Ce vent de révolte a conduit la municipalité PS-Europe Écologie Les Verts de Strasbourg à en différer d’une année la mise en place. Mais, sur le fond, elle n’a pas contesté cette attaque contre l’école publique. Elle a simplement demandé un délai et a mis en place des groupes de travail pour préparer la rentrée de 2014 !
Dans le même temps, à l’Assemblée Nationale, le ministre, Vincent Peillon faisait voter, le 5 juin, la « loi de refondation de l’école ». Cette loi poursuit et renforce la territorialisation de l’enseignement public. Les groupes parlementaires du PS - Europe Écologie Les Verts ainsi que le groupe radical ont voté pour cette loi. En s’abstenant, le groupe du Front de Gauche a tacitement accepté le principe de la déconstruction de l’école publique.
La rentrée 2013 sera-t-elle la dernière pour les élèves, sans confusion entre temps scolaire et activités périscolaires ?
Sera-t-elle la dernière où l’instruction scolaire de nos enfants sera intégralement assurée par des professeurs des écoles, agents de l’Éducation Nationale ?
Comment accepter le silence de tous les acteurs politiques de Strasbourg alors que cette question constitue une préoccupation majeure pour tous les Strasbourgeois ? Comment accepter que Roland RIES, le maire de Strasbourg déclare : « Je ferai une réforme au rabais » ?
Pour sa part, dans la continuité de sa mobilisation pour la défense des services publics et contre la casse de l’école, le comité 67 du POI entend regrouper les forces pour combattre la réforme des rythmes scolaires, la territorialisation. Il se prononce pour l’abrogation du décret instituant les rythmes scolaires et la loi Peillon.