STOP ! Ne touchez pas à nos retraites !
dimanche 7 février 2010
Tu es postier, et tu penses qu’il faut faire un parallèle entre la privatisation de la Poste et les retraites. Pourquoi ?
Il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé avec la Poste. D’abord on nous a dit qu’il fallait trouver 3 milliards pour sauver la Poste et que c’était impossible à trouver. Et c’est pour cela qu’il fallait privatiser. Je rappelle quand même que le gouvernement a su trouver en quelques jours des centaines de milliards pour sauver les banques, mais rien pour le service public postal. Le 22 septembre 2008, il y avait 40 % de postiers en grève contre la privatisation. Cela ne s’était pas vu depuis la grande grève de 1974. Il y avait une volonté affirmée des postiers de combattre la privatisation. Mais dés le lendemain, le gouvernement mettait en place la commission Ailleret. On nous a dit “il faut absolument accepter de participer à cette commission. Absolument.” Et alors tout le monde y est allé : les partis de gauche, les directions des fédérations syndicales. Mais il ne fallait pas y aller dans cette commission parce que le cadre était fixé : c’était une commission de privatisation de la poste. Les discussions ont duré des mois et des mois sans que rien ne se passe. Quand la commission a remis ses conclusions qui étaient celles annoncées dés le départ, la privatisation, les partis de gauche ont alors cherché à amuser la galerie avec leur votation, leurs cartes postales etc, etc. J’ai dit à mes collègues, on pourrait aussi faire une lettre au Père Noël. Il y a eu alors des appels à la grève, mais avec de moins en moins de grévistes. Tout cela a organisé la démobilisation. Et où on en est aujourd’hui ? Tout a été voté.
Que penses-tu de l’appel : “Refus du consensus ! Unité ! Ne touchez pas nos retraites” ?.
L’appel évoque de “prétendues négociations”. C’est tout à fait cela. Ces commissions, ce sont des pièges. Il faut expliquer sans arrêt aux travailleurs autour de nous que les partis et les syndicats n’ont rien à faire dans ces commissions. On connaît d’avance les conclusions.
Comment vois-tu la mobilisation dans ton secteur ?
Ce soir on est venu à 3. Nous allons faire circuler et faire signer l’appel dans notre secteur ; en discuter avec nos collègues et leur proposer de venir à la réunion publique organisée début mars à Strasbourg.