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Caricaturer la caricature

mardi 9 mars 2010

Comment peut-on encore caricaturer lorsque la réalité elle-même est devenue une caricature et que la caricature la plus imaginative est susceptible d’être rattrapée et dépassée à chaque instant par la réalité la plus ordinaire.
Il en va ainsi du monde des affaires : Les américains font simplement des affaires dit-on, et le disent ouvertement, alors qu’en Europe on fait aussi essentiellement des affaires, mais sous le manteau de la culture, de l’esprit, de la vertu et de la sagesse. Mais aussi, de la malhonnêteté intellectuelle, psychosociologique, sociale et financière. Plus c’est gros, plus ça passe.
Bien sûr, nous devons prendre le contre-pied de formules du type “la crise est derrière nous” ou “la reprise s’accélère” ou bien encore “le chômage baisse”, qui ne correspondent en aucune manière à la réalité. Dans son livre “la Guerre du faux”, Umberto Eco, célèbre écrivain italien nous permet de comprendre un peu mieux les enjeux du mensonge, du virtuel, de l’holographie. Ce sont des techniques très différentes les unes des autres, mais dont les finalités ultimes sont de faire croire, de tromper, d’abuser tout un chacun que les affaires sont en bonne voie de résolution. C’est cela aussi prendre les électeurs, les citoyens, les travailleurs pour des imbéciles.
En d’autres temps, les églises faisaient croire qu’une femme était capable d’enfanter sans qu’il y ait acte de chair ; d’autres simulateurs créèrent des schismes (le business est rentable), ils imitèrent les politiques populistes vaticanesques ou royales.

Aujourd’hui, nos hommes de pouvoirs usent de ces techniques éculées, qu’ils tentent d’améliorer au regard des technologies contemporaines. Mais au bout du compte, ils simulent, ils contrefont, ils singent, ils se caricaturent eux-mêmes, ils sont grotesques avec leurs mimiques.

Ils nous prennent pour des cons
Les peuples ne sont pas aussi moutonniers que les dirigeants ne le pensent, leurs pastiches ne font plus rire les travailleurs, n’amusent pas les chômeurs, agacent nos jeunes en recherche de vies équilibrées. Qu’ils soient de droite, qu’ils soient sociaux-démocrates gestionnaires malhonnêtes de ce capitalisme qui fait preuve au quotidien de ses turpitudes, qu’ils soient favorables (prétendent ils) à une écologie politique, normalisatrice, moralisante, eugéniste et issues des foutaises criminelles des idéologies les plus réactionnaires (voire fasciste) :

Ils mentent
Nous le savons, les peuples le savent, les travailleurs sont conscients des réalités (ils les vivent tous les jours avec leurs enfants) à qui l’on impose les fermetures de classes, les amphis surchargés, les files d’attente chez Pôle emploi, dans les services sociaux, et pour ceux qui sont seuls, sans famille, sans logement, sans droits, sans avenir. Peuvent-ils vraiment croire que le chômage baisse ? Bien sûr que non. Les ouvriers, les techniciens, les cadres de nos industries ou de ce qui n’est pas encore démantelé, vivent dans la peur de l’avenir. Chômage, déclassement, sous-prolétarisation, paupérisme ce n’est pas un spectacle télévisé de science-fiction misérabiliste, c’est devenu la réalité de millions d’êtres humains (individus pensants et souffrants). Nos anciens vivent trop longtemps leur dit-on, ils coutent trop cher à la collectivité, leurs pensions de retraites leur permettent à peine de se nourrir, ainsi ils restent des consommateurs, petits mais consommateurs vaches à lait dont la traite se fait jour après jour dans les temples de la consommation que sont nos hypermarchés. Les paysans crèvent sous la pression des banques, des sociétés de crédit, des vendeurs, de multinationales de la chimie qui leur vendent des produits phytosanitaires devenus “indispensables” à leurs activités. Les croient-ils vraiment, ces suborneurs ? Bien sûr que non.

Le peuple est conscient
Nous avons le devoir, d’accélérer les processus de compréhension des modes de fonctionnement des pseudos élites, des détenteurs de pouvoirs sociaux, économiques, culturels et médiatiques. Nous n’avons pas forcément de grandes possibilités de nous faire entendre, de nous faire voir, mais dans la situation où se trouve cette société en pleine déliquescence dans laquelle nous nous mouvons, l’attente des travailleurs est grande. Il faut que nous utilisions encore mieux nos outils, que nous les fassions connaître. Nos idées se doivent d’être connues par les travailleurs. Nous sommes encore trop timorés, nous n’avons pas à avoir de complexes, nous sommes les militants du monde ouvrier.

Le Parti ouvrier indépendant
a de l’avenir, prenons réellement conscience de nos capacités, de nos vertus, des demandes populaires et des réponses qui sont humaines parce que logiques et qui sont les nôtres. Prenons la mesure de ce que nous pouvons apporter au débat politique,

Informations ouvrières
est une source réelle de confrontations constructives, de recherches permanentes, d’informations nécessaires et indispensables. Utilisons-la, diffusons-la, faisons-la connaître dans les quartiers, dans les entreprises, parmi les travailleurs en lutte, dans les manifestations, les meetings. Ce journal fait partie réellement de notre combat, c’est vital face aux forces impitoyables des médias mercantiles et aux pouvoirs de l’argent. Ce n’est pas nous les antédiluviens, les passéistes, les conservateurs.

Ce n’est pas nous qui avons une langue de bois, ce sont nos ennemis de classe.

Prouvons que T. Adorno n’avait que partiellement raison lorsqu’il écrivait : “L’ignorance des complexités de la société contemporaine provoque un état d’incertitude et d’anxiété générales, qui constitue le terrain idéal pour le type moderne de mouvement de masse réactionnaire. De tels mouvements sont toujours populistes et volontairement anti-intellectuels”.

Si notre société est anxiogène, nous avons pour mission de combattre toute forme de populisme. Retroussons nos manches.

Serge BLOCH


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