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Retraites : une position socialiste maintenue

lundi 22 février 2010, par Georges HOFFMANN


Concernant les retraites, toute la droite – mais aussi la gauche – s’accorde pour dire qu’il faut une réforme.
Et il ne s’agit pas d’une véritable réforme dans le bon sens du terme bien entendu, par exemple le retour au 37,5 annuités pour tous, vous l’aurez compris… Il s’agit de poursuivre la contre-réforme déjà engagée – qui a valu à M. Fillon son poste de premier ministre – et présentée comme inéluctable.
C’est l’argument soi-disant imparable : il faut payer de plus en plus longtemps, puisque l’espérance de vie a augmenté.[*]

Ainsi, tend à se créer, en haut, un consensus sur le fait qu’il faut mettre les salariés à contribution. Partant de cela, on cherche à faire croire que la potion peut ne pas être trop douloureuse, puisque par exemple un fonctionnaire comme un enseignant, part de toute façon la plupart du temps déjà à la retraite après 60 ans, pour obtenir un taux plein. On omet de dire que l’on cherche à ce que sa pension ne soit plus calculée sur la base de sa dernière année de salaire, mais sur les 25 dernières années. Ce qui reviendrait, par souci d’égalité sans doute, à baisser les retraites de 30 % en moyenne.
De plus, les dieux ont toujours soif, on en est déjà à 67 ans en Allemagne…

Il faut mettre un coup d’arrêt à ces contre-réformes, à la régression sociale. Comment : en refusant le consensus qu’on veut amener à réaliser sur la nécessité de la réforme.
Il faut bien comprendre que la politique de rigueur-austérité enclenchée en 1982-1983 par une gauche qui a cédé devant les exigences financières du grand capital a permis d’extorquer aux travailleurs, mois par mois, années après années, des milliards de francs, puis d’euros. La création de l’UE et de l’euro a aussi été un facteur de renchérissement considérable de la vie.
Or cette politique, qui a représenté un véritable drame pour le peuple, cette politique qui a provoquée, non seulement la perte de salaires, mais la perte d’espérance, qui a instauré la flexibilité, les petits boulots, l’incertitude, la suppression des postes, le chômage, cette politique n’a servi a rien.

En effet, il y a belle lurette, suite à la succession des kraks boursiers, que l’argent ponctionné est parti en fumée. Tout cet argent péniblement accumulé sur le dos des petites gens, dont la situation générale n’a fait que se dégrader, cet accumulation pénible de quelques centaines à quelques milliers d’euros par an prélevé sur chaque ménage et qui a provoqué, divorces, suicides, maladies de toutes sortes, tout cet argent qui a finit par faire des milliards, lesquels en fin de course ont été portés en bourse, a finalement été perdu, y compris par nos accumulateurs. Et on vient de leur donner, alors que les économies s’effondrent de la spéculation, des centaines de milliards d’euros, à côté desquels le soi-disant déficit des retraites est une goutte d’eau…

Le moteur du capitalisme est le profit, il a trop de marchandises pour un marché qui ne peut les absorber, alors il ferme les usines, spécule sur leur fermeture. L’argent, il cherche à le réaliser sur l’espérance de profit, venant de la rentabilisation d’un secteur de l’économie, c’est-à-dire la destruction de ses acquis sociaux. Quand il réalise son profit, c’est sur la base de la déchéance de ceux qu’il jette à la rue, ou qu’il ponctionne davantage. Quand il ne le réalise pas, quand la bulle éclate, il est encore plus brutal. Les 480 milliards données aux banques, suite à leur faillite, sont ponctionnés sur la nation et doivent servir à nous pressurer davantage encore.

C’est cela la “réforme des retraites”. C’est la régression sociale. Il est impensable que des socialistes, des communistes, des responsables syndicaux, dignes de ce nom, aident le capital, Sarkozy-Fillon, à réussir leur politique de petits valets du capitalisme.

Georges Hoffmann

Notes

[*] Un autre classique de l’argument imparable, et qui marche bien en ces temps de grands chemins, est la ponction toujours plus forte du salaire des automobilistes sous le prétexte de sauver des vies humaines. Vous pouvez ainsi, multiplier les contrôles radars, en abaissant les vitesses autorisées, sur des sections de route ne présentant aucun danger, et faire du chiffre…

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