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À paraître dans dans Résistances Communistes n° 130

Macron l’infâme, l’a dit :
« Nous retrouverons les 1ers mai un peu chamailleurs ! »

« Et faites vite, Je perds mon temps à écouter vos conneries. »
(Jean Genet,- « Le balcon »)

mercredi 24 juin 2020, par Serge BLOCH

Les honneurs déshonorent, le titre dégrade, la fonction abrutit » écrivait Gustave Flaubert en 1879 à son ami Maupassant. Le gouvernement actuel le confirme une fois de plus. En quelques phrases, toujours d’actualité, Victor Hugo écrit, aussi, en 1879, à propos de Louis Bonaparte : « Hommes nouveaux, c’est ainsi qu’ils s’appellent. Nouveaux, en effet ! Inattendus, étranges, inouïs, monstrueux ! Le parjure, l’iniquité, le vol, l’assassinat, érigés en départements ministériels, l’escroquerie appliquée au suffrage universel, le gouvernement par le faux, le devoir appelé crime, le crime appelé devoir, le cynisme riant dans l’atroce, c’est de tout cela qu’ils composent leur nouveauté. »


Le 1er mai, en pleine crise covidienne, Macron, au cours d’une intervention diffusée, à longueur de journée par les chaînes de radios et de télévisions caporalisées annonça, la bouche en cœur, sur un ton monocorde que : « les Français retrouveront des 1ers mai joyeux et chamailleurs ». Une nouvelle tentative d’infantiliser ceux qui l’écoutent et ceux qui l’entendent avec l’habitude qu’il a prise d’utiliser des mots anachroniques, des mots fossiles. Conformément à ses principes, il lui faut utiliser un vocabulaire « compréhensible » par ceux qui ne sont toujours rien et qui ne peuvent être à son regard que des variables d’ajustements. Les travailleurs qu’ils soient militants ou pas, qu’ils soient jeunes, qu’ils soient en âge d’être en activité ou retraités retrouveront La journée internationale des travailleurs du 1er mai. En 2021, cette journée de lutte qui sera peut-être joyeuse, ne sera en aucun cas un monôme de braves chamailleurs mais vraiment une journée de luttes revendicatives, d’exigences du maintien des acquis sociaux et de conquêtes nouvelles.
Entouré de ses larrons et cramponné à son trône, il aura du mal à ne pas entendre la réalité révolutionnaire et ses exigences qui seront immanquablement au rendez-vous. Si le président-publicain avec ses affidés, ses courtisans et ses auxiliaires n’ont que la mémoire de leurs intérêts de classe, les travailleurs actifs ou non, sauront lui rappeler qu’il a voulu les appauvrir encore plus.
Flaubert qui se disait, lui aussi, au-delà de la politique politicienne, au-delà de la gauche et de la droite écrivait en 1854 : « Le rêve du socialisme, n’est-ce pas de pouvoir faire asseoir l’humanité, monstrueuse d’obésité, dans une niche toute peinte en jaune, comme dans les gares de chemin de fer, et qu’elle soit là à se dandiner sur ses couilles, ivre, béate, les yeux clos, digérant son déjeuner, attendant le dîner et faisant sous elle ? Ah ! je ne crèverai pas sans lui avoir craché à la figure de toute la force de mon gosier. » Macron aurait, presque pu l’écrire, mais n’est pas Flaubert qui veut !

Quant à Raymond Soubie, ancien conseiller social de Sarkozy, homme-lige du capital-financier et invité permanent des plateaux de télévision et des salles de rédaction, en empathie avec le gouvernement ne s’y trompe pas lorsqu’il écrit dans le journal Les Échos : « Il y a un étrange climat de bulle, avec une forte résilience des Français, mais qui ne durera pas. Les millions de salariés qui sont actuellement dans le dispositif de l’activité partielle, aidés massivement par l’État, se vivent comme toujours appartenant à leur entreprise. Ils sont protégés psychologiquement. Le vrai rendez-vous va avoir lieu dans quelques mois. », puis un peu plus loin : « Le climat social va être très dégradé et peut-être même explosif. »

L’empereur de Chine et le président-monarque :
Ils voulaient infantiliser, mais,
il se raconte qu’en l’an 213 avant J.-C., un maître chinois du nom de Meng expliqua à l’empereur Shi-Houang-Ti, empereur brutal et usurpateur qui avait accolé à son nom les titres de ! « Premier, Sublime, Divin », que le peuple était son ennemi. Certains textes attestent qu’il le lui dit ainsi : « Ils agissent et ne savent pas ce qu’ils font ; ils ont leur habitude et ne savent pas pourquoi ; ils marchent leur vie entière et ne connaissent pas leur chemin ; tels sont les gens de la masse. »(…).
« Il faut toujours prendre garde aux gens de la masse sans jamais faire d’exception ; voilà ce que nous enseigne le maître par ces paroles. Ils sont dangereux parce qu’ils n’ont pas de culture, c’est-à-dire pas d’intelligence (…) »
. L’empereur de Chine écouta son conseiller et déclara la guerre à son peuple qui en souffrit énormément.
Deux années s’écoulèrent et le peuple prit ses affaires en main en renversant le souverain, le décapita ainsi que ses fils et petit-fils, ses femmes, ses ministres et ses conseillers.
Au cours de ses années de règne, il avait mis en place un régime autoritaire et autocratique.

L’Élysée a engendré des catastrophes et des ridicules (Hugo) :
Ils voulaient infantiliser, mais,
il se trouve que celui qui s’imagine pouvoir être l’héritier dans ses méthodes de “gouvernance” de cet empereur de Chine a pris le “roi des dieux”, Jupiter, pour phare, et nul ne peut prévoir en l’état actuel de la situation quel sera son avenir, ni celui de ses ministres.
Au cours de l’une de ses interventions télévisuelles, il utilisa l’anaphore “Nous sommes en guerre” à six reprises, laissant croire à la “masse” que c’était contre l’épidémie du nouveau coronavirus. Au regard des décrets antisociaux qu’il promulgua à diverses reprises, le peuple n’est pas dupe de ses entreprises de casses sociales.
Depuis trois longues années, ce président-monarque, arrivé à cette fonction par effraction, nous impose la poursuite de régressions permanentes, de décisions iniques, qu’il applique sans retenue par un usage intempérant, d’ordonnances, de décrets, de 49-ter et autres subterfuges tirés d’une constitution née au forceps après le coup d’État de 1958. C’est tout cela que nous rejetons.

Ce président, qui se pense pédagogue, tente de faire comprendre au peuple que son regard de défenseur des intérêts de sa classe est le désir incontournable de “la masse” qui l’a élu. Il tente donc, de faire comprendre à ceux qu’il considère comme ses sujets, ceux qui ne sont rien, qu’ils sont ceux pour qui il décide, sachant ce qui est bon pour l’avenir et ce qui est néfaste pour le devenir.

Depuis les origines du mouvement des Gilets jaunes rejoint par les organisations syndicales, le gouvernement « branle dans le manche ». Il réprime violemment. L’épidémie planétaire met à jour ses lâchetés, sa poltronnerie, sa médiocrité, ses incompétences, ses troubles, ses contradictions et ses approximations.

En définitive, la guerre qu’il a déclarée ne s’applique pas seulement dans l’immédiateté et d’ailleurs la concordance des temps n’est pas son centre d’intérêt, ce qui le motive dans ses démarches c’est l’après crise épidémiologique celle qui doit suivre la période du confinement. C’est-à-dire la phase de pseudo “revitalisation du capitalisme”, celle qui doit, aux regards des intérêts de ses mandataires, de l’aristocratie du capital-financier, de permettre la pérennisation d’un système qu’il s’est promis de sauver grâce à la bienveillance de ses relais gouvernementaux et parlementaires. Mais les soutiens qui étaient encore les siens, après le scrutin de 2017, s’anémient et se dévitalisent par une forme de pandémie qu’il n’avait pas prévu et qu’il n’est pas en mesure de combattre. En pleine phase de dé-confinement/réclusion à temps partiel, une scission au sein du groupe des fantoches de l’Assemblée nationale arriva sans que la face de la terre n’en fût changée. En fait, le Jupiter macronien, le “dieu-souverain” est nu !

Après le confinement :
Ils voulaient infantiliser, mais,
ayant d’ores et déjà à peu près tout lu, tout entendu et tout compris sur la crise de la COVID-19 et ayant surtout pu constater de visu et de manière non contestable que la gestion de la crise, par le gouvernement français (comme celle des autres gouvernements européens), a été particulièrement calamiteuse et funeste, il ne nous reste, dans un premier temps, qu’à en tirer les premiers enseignements.
Avec la très longue période de confinement, le gouvernement a tenté de faire monter les tensions et les divisions entre les reclus avec des stratagèmes éculés : marginalisation des enfants et des retraités, divisions entre les ruraux et les citadins, entre les travailleurs des secteurs privé et public. Si ces situations n’étaient pas aussi pitoyables avec ses cortèges de drames, de mises en danger, de maladies et au bout du compte de morts et de deuils on pourrait presque en rire, mais ce serait, alors, un rire jaune et amer qui ressurgirait.
Avec l’affaire des masques, le gouvernement au travers de ses faire-valoir a tout dit, tout confirmé, tout infirmé, le tout avec aplomb, avec des certitudes à géométrie variable. Il a permis à de nombreuses personnes de mieux comprendre que ses arguties et ses entortillages de gouvernement césariste n’étaient que de la fumisterie et du dilettantisme mondain. Cela a, aussi, permis de faire entendre ce que tout le monde savait depuis longtemps à savoir que les budgets consacrés à la santé publique, c’est-à-dire la gestion des hôpitaux publics et des personnels de santé et de la recherche publique sont défaillants, voire dans certains départements en phase d’anémie. Une véritable entreprise de démolition.
Il ne nous sera pas possible de dénoncer l’ensemble des scandales, des infamies et des turpitudes de ce ramassis gouvernemental composé d’incompétents, de déliquescents, de scélérats et de mercenaires qu’en d’autres siècles l’on aurait dit de sacs et de cordes sans tomber dans la sempiternelle répétitivité qui mènerait à la redondance et à l’écœurement. Chacun d’entre nous l’aura compris.
Les luttes acharnées des personnels soignants des services publics de santé, luttes soutenues par les populations en besoin et en demande de soins et de sécurité sociale sont venues contrarier les velléités quasi-despotiques de ceux qui ne sont en définitive que des brigands.
Louis Bonaparte, après son coup d’État du 2 décembre 1851, déclare : « Je serai l’empereur de la canaille ». Victor Hugo dans son livre, Histoire d’un crime, écrit : « La République a fait le peuple, il (Bonaparte) veut refaire la populace. » Le va-t-en-guerre Macron en est l’héritier, mais il n’a pas les épaules assez larges pour réitérer les infamies et les bassesses de ses maîtres à penser.

P.-S.

Sources :

Karl Marx ; Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte Éditions GF

Karl Marx ; L’introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel Éd. Ellipses

Daniel Defoe ; Le journal de l’année de la peste Coll. Folio classique ; Gallimard

Sous la direction de Jean-Pierre Barder ; Peurs et terreurs face à la contagion Éd. Fayard

Jacques Bouveresse ; Schmock ou le triomphe du journalisme Éditions du Seuil

Éric Hazan ; La propagande du quotidien Raisons d’agir éditions

Victor Hugo ; Histoire d’un crime La fabrique éditions


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