“La stratégie de l’épidémie”

C’est la technique que notre ancien ministre de l’Éducation jospinien, à l’époque adulé par les hommes de droite, préconisait pour réussir à “dégraisser le mammouth^[1]”.
Ce bon docteur ajoutait, après avoir été vidé de son fauteuil, ayant réalisé l’unanimité des enseignants contre lui, que pour réussir contre l’Éducation Nationale, il ne fallait pas la prendre de front, mais diffuser des virus à partir de foyers allumés, pour réussir “à dégraisser”, “supprimer des pans entiers de sciences”, “diminuer les postes”, “supprimer les concours sous leur forme actuelle”.
N’est-ce pas que la droite, avec ses suppressions de postes, des IUFM, sa dénaturation des concours, son tintamarre depuis trois mois sur le virus de la grippe, permettant de fermer les établissements, de forcer les enseignants à une possibilité d’enseignement à distance^[2], a largement repris le conseil médicalisé de M. Allègre ?
Il est vrai que celui-ci n’a pu réobtenir le ministère de l’Éducation Nationale des mains de M. Sarkozy, n’étant pas un fervent défenseur du réchauffement climatique, ce qui aurait fait tâche dans un gouvernement de pensée unique.
C’est ainsi que M. Allègre, stratège anti-éducation nationale, reconnu par la gauche comme la droite, semble avoir hérité aujourd’hui d’une nouvelle fonction, puisqu’il s’étale à nouveau dans tous les médias…
Certes, il y a sûrement une part de vérité lorsqu’il dit que nous “vivons sous la dictature de la religion verte”, “que le climat change sans cesse, pour des raisons qui ne sont pas anthropiques^[3]”, “que l’augmentation du CO₂ est normalement un effet de rétroaction positive, les océans en libérant davantage lorsqu’il fait chaud”, “qu’on n’a jamais vu des glaçons qui fondent qui fassent déborder un verre”^[4] etc…
Laissons-lui donc ses compétences dans son domaine scientifique, avec aussi très vite des affirmations à l’emporte-pièce caractéristiques aussi du personnage^[5]…
Simplement pour faire remarquer ceci. À gauche, chez les enseignants, l’individu est resté odieux : c’est le seul, qui depuis Pétain avait diminué en valeur absolue les salaires, en diminuant le taux des heures supplémentaires imposées. À droite, l’individu est sympathique parce qu’il jouait contre son camp, et qu’il n’a plus de camp…
Des sommets des deux côtés, maintenant qu’on lui fait dire un certain nombre de choses non erronées, on peut espérer un jour voir en lui un recours acceptable, puisque s’il y a une chose dont on peut être sûr, c’est de sa brutalité contre les droits et acquis sociaux.
Ce qui reste l’essentiel. Le reste, c’est l’art et la manière… Et parfois c’est la manière forte qui doit l’emporter.
Ces quelques réflexions, pour dire, que la seule solution est de refuser de se mettre à la remorque de ceux que la finance et ses médias, nous présentent comme une solution possible. Et de reconstituer un véritable parti socialiste, un parti des travailleurs, un parti ouvrier indépendant.

“La stratégie de l’épidémie”