Communiqué national du 4 septembre
jeudi 4 septembre 2008, par Secrétariat National du POI
12 millions d’élèves et leurs familles sont, à cette rentrée, confrontés à une gigantesque imposture : sous prétexte de mise en place d’“accompagnements éducatifs”, d’“aides individualisées”, de “coaching” et de “soutien scolaire” pour quelques élèves, on prive l’immense majorité de cours et de professeurs, c’est à dire des moyens de s’instruire vraiment.
2 heures de classe en moins chaque semaine pour les enfants des écoles, c’est une perte de 540 heures sur une scolarité primaire !
Avec 11 200 professeurs en moins dans les collèges et lycées, qui peut croire que l’on peut remédier aux difficultés scolaires des jeunes ?
Qui peut croire sérieusement à la réalité de l’“aide” apportée à des élèves de primaire : une demi-heure par jour à l’heure du déjeuner pendant que leurs camarades joueront dans la cour ?
Qui peut penser qu’un volume de 18 heures dans l’année, une demi-heure par semaine, va permettre à des lycéens noyés tout le reste du temps dans des classes de plus de 35 élèves va résoudre quoi que ce soit ?
Qui peut croire qu’on pourrait améliorer l’école en commençant par la détruire ?
Au nom de ces dispositifs spécifiques, on supprime, par contre, les structures spécialisées constituées par des enseignants ayant reçu des formations spécifiques : 10 postes fermés dans la seule ville de Paris à cette rentrée par exemple.
La prise en charge des enfants et des jeunes devant progressivement être confiée à des personnels précaires, sous-payés, recrutés localement.
Pour “accompagner”, pour “aider”, pour “soutenir”, il ne serait pas nécessaire de recruter des enseignants, il suffirait de recourir par exemple à des “assistants pédagogiques” rémunérés à moins de 1000 euros mensuels, qui commencent à arriver dans les établissements à cette rentrée.
Qui peut accepter un tel affaissement de l’enseignement public en France, ouvrant la porte à la privatisation ?
Derrière cette mise en scène grossière, il y a la décision dictée par les impératifs de l’Union Européenne : la mise en extinction de tous les corps de fonctionnaires.
160 000 retraités ne devraient pas être remplacés d’ici 2012 dont 80 000 dans la seule Éducation Nationale !
Le démantèlement de l’école républicaine et de la République elle-même est en jeu.
Sauver l’école publique et la République exige de rompre avec l’Union Européenne.
Le POI se prononce pour un plan d’urgence :
Il y va de l’avenir de la jeunesse et de la République.