Allemagne-France :
Quelques remarques sur la situation politique

La situation économique, en Allemagne se dégrade de plus en plus comme on le sait. On parle d’allonger l’âge du travail par exemple à 67 ans… Or le résultat des élections législatives qui viennent de s’y dérouler, montre que l’alliance à droite ne profite qu’à la droite.
Les Verts gagnent un peu plus de 800 000 voix et Die Linke un peu plus d’un million de voix par rapport à 2005.
Mais dans le même temps, le SPD perd 6 MILLIONS DE VOIX !
Donc : - 4 200 000 voix
Depuis 1998, le SPD a perdu plus de …11 millions de voix !
L’abstention qui est de 29,2 % (chiffre historiquement haut pour l’Allemagne), atteint 35,2 % pour l’Est.
Sur fond d’abstentions ouvrières, c’est la dégringolade pour le SPD. Peut-on s’en réjouir quand sa gauche, Die Linke, qui monte en pourcentage, est bien évidemment impuissante si elle voulait espérer changer les choses ?

Il faut, pour ce qui concerne la France, tirer les leçons de cet échec. L’alliance du PS avec le Modem et les Verts, c’est une alliance vers la droite, car le centre en France a toujours été la droite, ce sont les plus pro-UE de tous… Cette alliance favoriserait la disparition du PS au profit de la droite sarkozyste ; de plus le fait qu’à l’initiative du très médiatique NPA, une alliance “unitaire” s’établisse avec le PCF, le PG et des écologistes plus à gauche en vue des régionales, cherche à copier la situation allemande.

En réalité, le texte commun adopté, par cette nouvelle coalition à gauche, s’il a le mérite de ne pas s’opposer “aux marches pour l’emploi”, présente le tort de noyer cette initiative qui centralise l’essentiel du point de vue du déblocage réel de la situation. Il est tout empreint de lutte contre le “capitalisme productiviste”.

Il nous semblait surtout que le capitalisme produisait de moins en moins, en détruisant les usines, pour spéculer. Et qu’une fraction de celui-ci voulait profiter de ces destructions pour devenir “productiviste” d’éoliennes, de pompes à chaleur, de panneaux solaires, de voitures électriques etc, etc…

La déclaration reprend l’intégralité des idées dominantes, de la pensée unique, sur le “réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles, biodiversité, durable...”.
Elle ne dit par contre pas un mot du fait que les élections régionales sont les élections de l’UE de Maastricht, qu’elles tendent à dépecer le pays de son unité et de ses droits. Elle est “anticapitaliste productiviste”, sans dire jamais un mot de l’Union Européenne qui incarne le capitalisme non productiviste et qui est la seule politique du capital en France et en Europe.
Elle va certes permettre l’élection d’élus type “Die Linke” : ceci en laissant faire la direction du PS, en la poussant en quelque sorte, pour avoir soi-même une place, vers le centre et la droite. Par contre, elle déclare ne représenter qu’un flanc gauche (avec tout - dans les mots - un peu plus à gauche, même ses écologistes concurrentiels) puisqu’elle affirme dès le départ qu’elle votera pour l’alliance au centre, qu’elle appelle dans le fond de ses vœux.

Pouah !