Parti Ouvrier Indépendant - Fédération 67 (Strasbourg Schiltigheim Haguenau Brumath Saverne Obernai…) http://poi67.dyndns.org/ Les activité et les documents de la fédération du Bas-Rhin du Parti Ouvrier Indépendant, “Pour le socialisme, la République et la démocratie” (POI 67). fr SPIP - www.spip.net Parti Ouvrier Indépendant - Fédération 67 (Strasbourg Schiltigheim Haguenau Brumath Saverne Obernai…) http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/IMG/siteon0.png http://poi67.dyndns.org/ 194 501 Discours du POI 67 le 11 novembre 2022 à Strasbourg au rassemblement pour la réhabilitation des fusillés pour l'exemple http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article367 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article367 2022-11-16T16:37:40Z text/html fr Hervé GOURVITCH Actualité - Événements Alors que la guerre s'installe en Europe, je voudrais vous parler de Karl Liebknecht et de Jean Jaurès. Militant socialiste et avocat, Karl Liebknecht est auteur de la brochure « Militarisme et antimilitarisme » et de la formule « L'ennemi principal est dans notre pays ». - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique14" class="spip_out" target="_blank">Actualité - Événements</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><span class="MaLettrineRougeArrondie">A</span>lors que la guerre s'installe en Europe, je voudrais vous parler de Karl Liebknecht et de Jean Jaurès. Militant socialiste et avocat, Karl Liebknecht est auteur de la brochure <i class="spip">« Militarisme et antimilitarisme »</i> et de la formule <i class="spip">« L'ennemi principal est dans notre pays »</i>. Pour sa propagande antimilitariste dans la jeunesse, il a été condamné en 1907 à un an et demi de prison, ce qui ne l'a pas empêché d'être élu député au parlement de Prusse, puis député au Reichstag en 1912. En 1913 et 1914, il a fait campagne pour la grève générale contre la guerre comme beaucoup de socialistes de l'époque. Mais le 2 décembre 1914 il a été le seul député socialiste à voter contre les crédits de guerre. Et ce n'était pas facile, alors que ses compatriotes mourraient sur le front sous les balles et les obus français ! Par la suite, pour avoir manifesté en uniforme contre la guerre, il a passé plusieurs années en forteresse avant d'être libéré par la révolution allemande de 1918.</p> <p class="spip">Jean Jaurès, vous connaissez sa photo lors du meeting du Pré-Saint-Gervais contre la loi des trois ans. Cette loi allongeait d'un an le service militaire et à partir de la classe 1910, qui était sous les drapeaux. C'est peut-être dans ce meeting qu'il a prononcé la phrase devenue célèbre <i class="spip">« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée dormante porte l'orage »</i>. Le 31 juillet 1914, il est assassiné, deux jours avant la déclaration de guerre.</p> <p class="spip">Mon but n'est pas de faire un cours d'histoire, mais de rappeler que nous avons les mêmes ingrédients : crise du capitalisme, économie d'armement, alliances qui entraînent les pays dans les conflits les uns à la suite des autres, avec en plus l'arme nucléaire qui menace la survie même de l'humanité.</p> <p class="spip">Bien entendu, l'agression de Poutine contre l'Ukraine est un crime, mais que dire de ceux qui ont conduit l'OTAN de 16 à 30 pays, qui refusent tout cessez-le-feu et qui sont prêts à continuer la guerre jusqu'au dernier Ukrainien et même jusqu'au dernier Européen ! Que dire de ceux qui exigent que tous les pays d'Europe augmentent leurs dépenses militaires au plus grand profit des industriels de l'armement, américains et autres.</p> <p class="spip">C'est contre Poutine et contre l'OTAN que la mobilisation commence en Europe : manifestation de 100 000 personnes à Rome samedi dernier, regroupement des militants de gauche en Allemagne autour de Sarah Wagenknecht et vote de 31 députés Die Linke et SPD contre le plan de dépenses militaires du chancelier Scholz.</p> <p class="spip">Le président Macron a présenté la nouvelle doctrine militaire à Toulon : abandon de <i class="spip">« la guerre contre le terrorisme »</i>, intégration toujours plus poussée à l'OTAN, préparation a une guerre de forte intensité, avec une loi de programmation militaire de 420 milliards sur 7 ans, alors que les hôpitaux sont exsangues et que des enfants sont morts de bronchiolite faute de soins. C'est une vraie guerre sociale menée au nom de l'économie de guerre. <strong class="spip"></p> <h3 class="spip">C'est pourquoi nous disons : non à Poutine ! non à l'OTAN !<br> Non aux crédits de guerre ! Cessez-le-feu immédiat !</h3> <p class="spip"></strong></p></div> MARCHE CONTRE LA VIE CHÈRE<br>ET L'INACTION CLIMATIQUE http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article366 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article366 2022-10-12T13:53:13Z text/html fr Henri HAAR Actualité - Événements Dimanche 16 octobre 14 heures place de la Nation à Paris<br> MARCHE CONTRE LA VIE CHÈRE ET L'INACTION CLIMATIQUE - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique14" class="spip_out" target="_blank">Actualité - Événements</a> <div class='rss_texte'><span class='spip_document_859 spip_documents spip_documents_center' > <img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L520xH710/IO_727_page_1_ombree-e8fe8.jpg' width='520' height='710' alt="" style='height:710px;width:520px;' class='' /></span></div> Ni Macron, ni Le Pen ! VOTEZ MÉLENCHON ! http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article365 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article365 2022-04-06T13:19:55Z text/html fr Henri HAAR Actualité - Événements Dimanche 10 avril - 1<sup>er</sup> tour de l'élection présidentielle<BR> Ni Macron, ni Le Pen ! VOTEZ MÉLENCHON ! - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique14" class="spip_out" target="_blank">Actualité - Événements</a> <div class='rss_texte'><span class='spip_document_857 spip_documents spip_documents_center' > <img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L520xH710/IO_700_page_1_ombree-82a9f.png' width='520' height='710' alt="" style='height:710px;width:520px;' class=' format_png' /></span></div> Contre le passe sanitaire, contre l'obligation vaccinale. Pour l'abrogation de la loi relative à la gestion de la crise sanitaire. Pour des embauches massives et des moyens dans le secteur de la santé. Contre les réformes de l'assurance chômage et des retraites. http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article364 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article364 2021-08-25T20:25:04Z text/html fr Actualité - Événements Après un passage au pas de charge à l'Assemblée nationale et au Sénat, après sa validation par le Conseil Constitutionnel, la loi relative à la gestion de la crise sanitaire est en application depuis le 9 août... - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique14" class="spip_out" target="_blank">Actualité - Événements</a> <div class='rss_texte'><span class='spip_document_854 spip_documents spip_documents_center' > <img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L520xH736/Appel_orga_pass_sanitaire_reamende_avec_signature_FI_-_gris_70-b634f.png' width='520' height='736' alt="" style='height:736px;width:520px;' class=' format_png' /></span> <dl class='spip_document_855 spip_documents spip_documents_center' > <dt><a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/IMG/pdf/Appel_orga_pass_sanitaire_reamende_avec_signature_FI_-_gris_70_polices_incorporees_.pdf" target='_blank' title='PDF - 37.2 ko' type="application/pdf"><img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L52xH52/pdf-d7486.png' width='52' height='52' alt='PDF - 37.2 ko' style='height:52px;width:52px;' class=' format_png' /></a></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:250px;'><strong>Contre le passe sanitaire, contre l'obligation vaccinale. Pour l'abrogation de la loi relative à la gestion de la crise sanitaire. Pour des embauches massives et des moyens dans le secteur de la santé. Contre les réformes de l'assurance chômage et des retraites.</strong></dt> </dl></div> Heinke FÖRST http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article363 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article363 2021-03-09T13:09:14Z text/html fr Martine BLOCH La vie de la Fédération du Parti Chers camarades, Chers amis, La Fédération départementale du Bas-Rhin du Parti Ouvrier Indépendant a appris avec consternation et tristesse le décès brutal, ce 5 mars, de Heinke FÖRST, notre camarade, notre amie... - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique8" class="spip_out" target="_blank">La vie de la Fédération du Parti</a> <div class='rss_texte'><dl class='spip_document_845 spip_documents spip_documents_center' > <dt><a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/IMG/png/Heinke_FORST.png" target='_blank' title='PNG - 969.3 ko' type="image/png"><img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L520xH735/Heinke_FORST-0cf84-b5233.png' width='520' height='735' alt='PNG - 969.3 ko' style='height:735px;width:520px;' class=' format_png' /></a></dt> </dl> <dl class='spip_document_846 spip_documents spip_documents_center' > <dt><a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/IMG/pdf/Heinke_FORST.pdf" target='_blank' title='PDF - 304.8 ko' type="application/pdf"><img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L52xH52/pdf-d7486.png' width='52' height='52' alt='PDF - 304.8 ko' style='height:52px;width:52px;' class=' format_png' /></a></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:250px;'><strong>Heinke FÖRST 1956-2021</strong></dt> </dl> <h3 class="spip"> </h3> <center> <iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/bdIQyQkadnc" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen></iframe> </center></div> Du Conseil territorial à la Collectivité européenne d'Alsace ! http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article362 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article362 2020-12-17T22:42:52Z text/html fr Analyses & Histoire Dans le numéro 88 de mai-juin 2013 nous avions publié un article titré : « Conseil territorial d'Alsace : ils ont perdu ! ». Dans cet article il était, entre autre, expliqué comment malgré toutes les ficelles employées par les autorités, le projet avait été rejeté, refusé et retoqué par la population des deux départements, Bas-Rhin et Haut-Rhin, par 79,84 % des inscrits lors de la consultation référendaire du 7 avril de la même année. <br />Or, alors que le résultat était connu et acté, une fois de plus, le pouvoir (...) - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique12" class="spip_out" target="_blank">Analyses & Histoire</a> <div class='rss_chapo'><span class="MaLettrineRougeArrondie">D</span>ans le numéro 88 de mai-juin 2013 nous avions publié un article titré : <i class="spip">« Conseil territorial d'Alsace : ils ont perdu ! ».</i> Dans cet article il était, entre autre, expliqué comment malgré toutes les ficelles employées par les autorités, le projet avait été rejeté, refusé et retoqué par la population des deux départements, Bas-Rhin et Haut-Rhin, par 79,84 % des inscrits lors de la consultation référendaire du 7 avril de la même année. <br />Or, alors que le résultat était connu et acté, une fois de plus, le pouvoir fait fi du résultat et ce faisant, à compter du 1<sup>er</sup> janvier 2021 une <i class="spip">“Collectivité européenne d'Alsace”</i> verra le jour. <br />On change le nom et on ressert le même vieux brouet. La même méthode avait déjà été utilisée après le rejet par les électeurs du Traité constitutionnel européen en 2005, en le remplaçant par son clone le Traité de Lisbonne de 2007 et, surtout, sans demander avis à qui que ce soit.</div> <div class='rss_texte'><p class="spip"><strong class="spip">Un peu d'histoire :</strong> <br />Les attaques systématiques contre les fondements de l'architecture territoriale républicaine, issue de la Grande Révolution de 1789, ne sont pas récentes et les volontés clairement affichées de recréer une France des régions régies par des baronnies suzeraines étaient déjà à l'ordre du jour lors du référendum de 1969. À l'époque ce référendum, éminemment politique, avait permis d'évacuer le général De Gaulle du pouvoir et à surseoir de plusieurs décennies un vieux projet quasi-monarchiste de remise en place de la France des terroirs, des provinces, du patrimoine ancestral, en définitive d'une gestion millénariste d'une France conservatrice. <br />Mais le pouvoir réactionnaire a la mémoire sélective et comme le prétend l'expression <i class="spip">“La vengeance est un plat qui se mange froid”</i>, il veut, maintenant, sous la gestion de LREM, se repaître de <i class="spip">“leurs biens”</i> pour en profiter un maximum avant qu'il ne soit trop tard. À ce stade un repère chronologique semble nécessaire à une meilleure compréhension :</p> <p class="spip"><strong class="spip">31 juillet 2002 :</strong> le gouvernement Chirac-Raffarin, à la faveur d'une décision du conseil des ministres “expérimentait” : <i class="spip">« la gestion des fonds structurels européens. »</i></p> <p class="spip"><strong class="spip">22 octobre 2008 :</strong> Le comité « Balladur » est chargé, par Nicolas Sarkozy, de réduire le mille-feuille territorial et ainsi de dégager des économies. Balladur prône <i class="spip">« l'évaporation des départements »</i> (dans les régions) et des communes au sein des intercommunalités.</p> <p class="spip"><strong class="spip">10 janvier 2010 :</strong> En Guyane et Martinique, référendum sur l'autonomie et large victoire du non. <br />Il avait été décidé en Guyane courant 2009 à la suite de la grève générale aux Antilles en début d'année. Cette consultation proposait une autonomie accrue, en passant sous le statut de collectivité d'outre-mer au lieu de celui de région.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Réforme des collectivités territoriales :</strong> La loi de décembre 2010 met en place les conditions de la fusion de collectivités dans un territoire, désormais : <i class="spip">« Une région et les départements qui la composent peuvent (…) demander à fusionner en une unique collectivité territoriale. »</i></p> <p class="spip"><strong class="spip">Décembre 2010 :</strong> Phase d'application de la réforme territoriale : <i class="spip">« Le ministre qui pilote le dossier, Philippe Richert (Ministre aux Collectivités) a souligné devant le Conseil des ministres que la refonte de la carte intercommunale est l'une des mesures essentielles de la loi sur la réforme territoriale publiée le 17 décembre au Journal officiel. »</i> (AFP)</p> <p class="spip"><strong class="spip">1<sup>er</sup> décembre 2011 :</strong> Les conseillers généraux et régionaux 67 et 68, réunis en congrès extraordinaire à Colmar (Haut-Rhin), ont voté à une très large majorité en faveur de la création inédite d'une collectivité territoriale unique à l'horizon de 2014, le Conseil d'Alsace (1 contre - 19 abstentions - 101 pour). Au programme, des transferts de compétences : <strong class="spip">les programmes scolaires</strong> ; la totalité du <strong class="spip">réseau routier</strong> et des compétences réglementaires dans le <strong class="spip">droit du travail</strong> afin de gagner en compétitivité face aux voisins allemands ou suisses.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Mars 2012 à Dijon :</strong> François Hollande : <i class="spip">« Aux régions le développement économique, l'aménagement du territoire, <strong class="spip">les transports publics, la formation</strong>, bref la préparation de l'avenir. Elles doivent-être parties prenantes des politiques de l'<strong class="spip">emploi</strong>, pleinement associées à la gestion de la Banque publique d'investissement que nous allons créer et aux financements pour les PME, pour l'innovation, pour l'<strong class="spip">économie sociale et solidaire</strong>. Des compétences leur seront reconnues en matière d'<strong class="spip">investissement dans l'enseignement supérieur et dans la recherche</strong>. Elles doivent aussi pouvoir disposer d'un pouvoir réglementaire leur permettant d'<strong class="spip">adapter la loi nationale aux réalités du territoire</strong> (…) »</i>.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Juin 2012 :</strong> Le président de la région Alsace, Philippe Richert est reçu par la ministre de la réforme de l'État, de la décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu (PS) qui lui annonce que le gouvernement n'entraverait pas le projet de Conseil unique d'Alsace. <br />Un communiqué de la région Alsace déclare que l'État engagerait une réflexion sur la possibilité de nouveaux transferts de compétences aux collectivités territoriales.</p> <p class="spip"><strong class="spip">24 novembre 2012 :</strong> Les conseillers régionaux et généraux à nouveau réunis en congrès entérinent la création d'une collectivité territoriale d'Alsace, rassemblant en une entité unique le Conseil régional d'Alsace et les Conseils généraux des Bas-Rhin et Haut-Rhin. À cette occasion les écologistes, le FN, l'UMP et une partie des conseillers PS ont voté favorablement à ce projet.</p> <p class="spip">Dans le même temps, il est nécessaire de se rappeler les attaques incessantes contre les collectivités territoriales et les fonctions publiques. En 2010 Sarkozy fait promulguer la loi de réforme des collectivités territoriales <strong class="spip">(RGPP/REATE)</strong>. Il met, aussi, en place la réduction du nombre de collectivités et la contractualisation des politiques publiques par la fusion des collectivités, les <strong class="spip">délégations de compétences (public/privé) et la mutualisation des services.</strong> Il met également en place la <strong class="spip">réforme de la taxe professionnelle</strong> qui réduit les capacités financières des collectivités territoriales.</p> <p class="spip">Entre 2014 et 2016 Hollande poursuit le détricotage avec la loi <strong class="spip">MAPTAM</strong>, les communes nouvelles, la fusion des régions, la loi <strong class="spip">NOTRe.</strong> Autrement dit, les concentrations, fusions, métropolisation et régionalisation accompagnées du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) et du pacte de Responsabilité remettent en cause le principe de solidarité nationale vers les collectivités territoriales. <br />De plus, il faut rappeler qu'en 2018 le gouvernement Macron-Philippe fait voter la l<strong class="spip">oi de transformation de la Fonction publique</strong> avec en corollaire la <strong class="spip">mort programmée du statut de fonctionnaire.</strong> On y retrouve, encore et toujours, non seulement les substantifs <strong class="spip">différenciation, expérimentations, décentralisation,</strong> mais aussi leurs mises en application. Après la réforme de la taxe professionnelle, la mise en place de <strong class="spip">Réforme de la taxe d'habitation</strong> est une nouvelle réduction de l'autonomie financière des Conseils territoriaux.</p> <p class="spip">Aujourd'hui, les départements sont vraiment menacés de suppressions, de rattachements à des régions limitrophes, à des regroupements à statuts particuliers. L'action publique peut être <strong class="spip">démembrée ou externalisée</strong> avec des mutualisations et des regroupements à la carte. Il y a de moins en moins de Services publics dans les Collectivités territoriales, mais de plus en plus de structures semi-privées, privées ou en voie de privatisation des SEM, des SEMOP, des SPL, des MSAP, des agences de ci et de ça, des EPA, des EPIC et bien sûr des EPCI et tous ces montages peuvent se regrouper, fusionner, se séparer et se retrouver. Nos énarques jamais en manque d'imagination ont tendance à nommer tout cela, la simplification de la vie publique, la déstructuration du soi-disant mille-feuille institutionnel.</p> <hr class="spip" /> <p class="spip"><strong class="spip">La CEA :</strong> <br />La Collectivité européenne d'Alsace (CEA) est le regroupement des deux collectivités territoriales départementales du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Le 28 octobre 2020, le gouvernement a fixé par deux ordonnances <i class="spip"> <strong class="spip">« diverses mesures institutionnelles »</strong> </i> dont la disparition de ces deux départements tout en lui attribuant des compétences spécifiques que n'ont pas les autres départements, à partir du 1<sup>er</sup> janvier 2021. Par exemple, l'enseignement de la langue allemande est directement impacté en complément de l'enseignement dispensé par l'Éducation nationale. La CEA se voit attribuer une délégation de recrutements d'<strong class="spip">intervenants contractuels bilingues</strong> au sein des établissements scolaires des 1<sup>er</sup> et 2<sup>e</sup> cycles. Figure également, pour l'instant, une “indépendance” relative en termes de coopération transfrontalière. <br />Alors qu'aucune explication de texte n'accompagne ces annonces du gouvernement, un transfert à “titre gratuit” des routes et autoroutes situées sur le territoire ainsi qu'une indépendance de la politique touristique est actée. Un fatras, un micmac, un assemblage hétéroclite et complexe, la caverne d'Ali Baba. <br />Parallèlement, un certain nombre de transferts de compétences seront compensés par les services de l'État, des compensations fiscales, une partie de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) sera reversée, des dotations, etc. Les formes et les fonds sortiront d'un chapeau de magicien, Macron en aurait probablement conclu que c'était de la pipe et pourtant…</p> <p class="spip">Toujours dans le n° 88 de RC, nous écrivions : <i class="spip">« L'embrouillage permanent a été utilisé, pour détourner les réalités des problèmes concrets, en vue de diviser la classe ouvrière et en espérant lui faire croire que les difficultés des travailleurs en Alsace ne pourraient être résolus que par les alsaciens eux-mêmes. La confusion a été entretenue en mettant en vitrine volontairement les sujets dits « sensibles » et soi-disant identitaires de la région : le régime local de Sécurité sociale, le Statut scolaire d'exception, le dialecte, la marque déposée « Alsace », les corporations obligatoires des artisans, le droit local, le droit social, l'ouverture des commerces le dimanche. »</i> <br />Aujourd'hui rien n'a changé, dans le magazine du Conseil territorial du Bas-Rhin de décembre 2020, le dernier à être publié sous cette appellation, les responsables jonglent avec hardiesse sur les mêmes sujets sensibles, quitte à faire ressurgir des tréfonds de l'histoire les mouvements autonomistes, régionalistes, folkloristes et identitaires. Un article titré <i class="spip">« L'Alsace, inlassablement »</i> nous joue une partition qui selon son auteur (non signé) est millénariste et éternelle, mêlant le dialecte si riche, la religion et l'humanisme rhénan, les paysages éblouissants, la fraternité avec les voisins français et allemands ne peut qu'éveiller des souvenirs de triste mémoire. <br />Dans la même gazette, un autre article édifiant porte pour titre <i class="spip">“Une nouvelle Alsace pour les alsaciens”</i>, n'osant probablement pas écrire l'Alsace aux alsaciens, nous retrace le calendrier des événements à venir : <br /><i class="spip">« Mars ou juin 2021 en fonction de la situation sanitaire : Les Alsaciens éliront leurs nouveaux Conseillers d'Alsace. <br />Avril ou juillet 2021 : Installation de la nouvelle assemblée »</i></p> <p class="spip">Une propagande qui se termine par les interventions d'une pasteure, du président de la grande mosquée de Strasbourg, du Grand rabbin du Bas-Rhin et de l'Archevêque du diocèse de Strasbourg, vraisemblablement pour nous vanter les bienfaits du concordat bonapartiste de 1801, toujours en usage dans les trois départements 67, 68 et 57.</p> <p class="spip">Il n'est pas un jour où la presse régionale, qui appartient exclusivement au groupe EBRA, filiale du Crédit mutuel, ne se fasse pas l'amplificateur officiel de cette politique. Ainsi, dans l'un de ses suppléments publié au cours du mois de décembre, on peut lire une interview décomplexée de Frédéric Bierry (LR), encore président du Conseil départemental du Bas-Rhin, dont le titre est révélateur de leurs desiderata : <i class="spip">« Nous voulons créer le service public alsacien »</i>. Rémy With (LR), son collègue haut-rhinois, pour sa part et en toute modestie, en appelle à <i class="spip">« La renaissance de l'Alsace »</i>, se prenant probablement pour un nouveau Pic de la Mirandole ou un Machiavel rhénan. Tristes personnages mis en place parce qu'insipides politiquement, ils ne représentent aucun danger pour leurs suzerains du capital-financier, pour les spéculateurs et les prévaricateurs.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L'état de la régionalisation en Europe :</strong> <br />Le rapport de l'Assemblée des régions d'Europe (ARE), une structure émanant directement des instances de l'Union européenne, a édicté en juin 2010 un rapport particulièrement explicite et édifiant. L'article 13 ; alinéa 5, le formule ainsi : <i class="spip">« Le renforcement et l'approfondissement du régionalisme s'appuient sur la coopération transfrontalière. Le développement d'une identité régionale s'appuyant sur la coopération transfrontalière favorise la stabilité politique et sociale. »</i> <br />L'alinéa 6 poursuit cette démarche en inscrivant dans le marbre : <i class="spip">« La constitution du Comité des régions au sein de l'Union européenne et du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe représente des avancées importantes pour le régionalisme en Europe. Avec le temps, le régionalisme doit aboutir à une Europe des régions constituant un troisième échelon, ce qui conduirait à transformer le Comité des régions en une véritable Assemblée régionale. »</i></p> <p class="spip">En définitive, le gouvernement Macron ne fait qu'appliquer des décisions prises selon un principe dit de subsidiarité, qui lui-même émane directement de la Charte sociale de l'Église, et le tout sans barguigner, le petit doigt sur la couture du pantalon. Les décisions sont prises à Bruxelles et à Paris et dans les autres capitales on applique scrupuleusement les directives, ainsi la messe est dite, circulez, il n'y a rien à voir.</p> <p class="spip">En 2012, un autre texte de cette même ARE était publié, il avait pour titre : <i class="spip">« Déclaration sur le régionalisme en Europe »</i> ; on y trouvait le pire du pire, un petit florilège : <i class="spip">« (…) Certaines régions rassemblent depuis longtemps des communautés, des ethnies, voire des nations distinctes, tandis que d'autres ont été créées en tant que districts administratifs » (…) « Les régions éléments indispensables de démocratie, décentralisation et autodétermination permettent à leurs populations de s'identifier à une communauté. »</i></p> <p class="spip">Dans la rubrique Compétence, ce texte (art. 3) est particulièrement éclairant sur la démarche : <br /><i class="spip">« Si l'État dispose d'une administration décentralisée au niveau régional, afin d'éviter les doubles emplois, il transfère aux organes de la région le personnel et ressources financières correspondantes. » En annexe, des exemples de compétences déléguées aux régions sont données : <strong class="spip">« Politique économique, aménagement du territoire, logement, télécommunication et transports, énergies, environnement, agriculture et pêche, éducation à tous les niveaux, université et recherche, culture et médias, santé publique, police et sécurité publique, tourisme, sport, etc. »</strong> </i></p> <p class="spip">Le Groupement européen de coopération transfrontalière est une autre structure qui travaille le même sujet. Le GECT a pour base juridique un règlement (CE)n° 1082/2006 du parlement européen et du Conseil de l'Europe. Ce sont les sujets qu'abordent activement, les représentants du gouvernement Macron : privatisations, mises en place des délégations de services publics et des partenariats publics-privés. On comprend mieux ce qui se prépare tant en Alsace que dans les autres départements et régions administratives. <br />Et c'est ainsi que le pouvoir central, tout en se défaussant de plus en plus sur les régions, prépare et inscrit, non seulement, de nouvelles privatisations à son agenda mais aussi de nouvelles casses de l'architecture géographique républicaine issue de la Révolution française. <br />Décidément, tout ce qui a trait à la Révolution doit être cassé et enfoui par les revanchards au pouvoir.</p> <p class="spip">Le pouvoir ne règne qu'à la condition de diviser ; il n'a de ressource que dans l'heureuse alternative de la ruse ou de la force, écrivait Lord Byron. Malheureusement Macron connaît ses classiques et les applique sans discernement et sans prendre en considération l'époque et la réalité sociale.</p></div> Communiqué de presse [PDF] suite à la 2<sup>e</sup> garde à vue de Tonio Gomez militant du NPA http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article361 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article361 2020-11-15T16:08:51Z text/html fr Actualité - Événements Ils voudraient nous faire taire, nous ne nous tairons pas ! La Fédération du Parti ouvrier indépendant du Bas-Rhin a été informée de la 2<sup>e</sup> garde à vue ce jeudi 12 novembre, du militant Tonio Gomez du NPA et de sa convocation devant le tribunal le 9 février 2021. Elle lui apporte toute sa solidarité et son soutien. ... - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique14" class="spip_out" target="_blank">Actualité - Événements</a> Ci-gît le Parti socialiste http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article360 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article360 2020-09-06T20:56:11Z text/html fr Serge BLOCH Analyses & Histoire « Qu'ils aillent ces lâcheurs, ces faux penseurs, ces faux socialistes, ces exploiteurs de la République, qu'ils aillent lécher les bottes de Thiers, cent fois moins misérable qu'eux tous. Lui, du moins, n'a jamais trahi le peuple qu'il méprise. <br />Qu'ils aillent se traîner aux basques de cet affreux gnome qui, plus que jamais, leur fera sentir son dédain. Ce sera le digne châtiment de leur hypocrisie » écrivait Gustave Lefrançais, alors président élu de la Commune de Paris, en 1871, à propos de ceux qui (...) - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique12" class="spip_out" target="_blank">Analyses & Histoire</a> <div class='rss_chapo'><span class="MaLettrineRougeArrondie"><i class="spip">« Q</span>u'ils aillent ces lâcheurs, ces faux penseurs, ces faux socialistes, ces exploiteurs de la République, qu'ils aillent lécher les bottes de Thiers, cent fois moins misérable qu'eux tous. Lui, du moins, n'a jamais trahi le peuple qu'il méprise. <br />Qu'ils aillent se traîner aux basques de cet affreux gnome qui, plus que jamais, leur fera sentir son dédain. Ce sera le digne châtiment de leur hypocrisie »</i> écrivait Gustave Lefrançais, alors président élu de la Commune de Paris, en 1871, à propos de ceux qui trahirent pour un emploi, une prébende ou des appointements.</div> <div class='rss_texte'><p class="spip">Poursuivant sur le même ton sa diatribe : <i class="spip">« Deux fois en un quart de siècle (1848 et 1871) on vient de les voir à l'œuvre, ces « fils de la Révolution »</i> … comme disait Bancel.<sup>[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nb7-1" name="nh7-1" id="nh7-1" class="spip_note" title='[1] Désiré Bancel, (1822-1871), député républicain de Paris' >1</a>]</sup> <br /><i class="spip">On sait maintenant la mesure exacte de la tendresse que ces « amis du peuple » éprouvent pour ceux qui travaillent, souffrent et meurent à la peine. »</i> L'expérience de la lutte politique nous a prouvé à maintes reprises que ceux qui se prétendent les “Amis du peuple” sont ceux qui pensent ne pas en faire partie, qui se pensent au-dessus du lot commun constitué de la plèbe, du prolétariat. Ils sont ceux qui, élitistes, pensent pouvoir être en mesure d'expliquer au peuple ce qui lui est profitable et ce qui lui est néfaste, ceux qui restent sur le bord du chemin à regarder passer les manifestations de travailleurs en luttes et à les encourager sans les accompagner, ceux qui font leurs prêchi-prêcha radoteurs et sermonneurs, ceux qui, tels des jésuites tentent de fourguer l'élixir du bonheur, le magistère de leurs savoirs. Gambetta écrivait en 1877 dans une épigramme : <i class="spip">« C'est toujours quand la patrie baisse que le jésuitisme monte… »</i>. La notion de patrie revêtait un autre sens qu'aujourd'hui, les prussiens avaient vaincu la France et l'Alsace et la Moselle avaient été annexées. <br />Le charlatanisme, le banquisme et les simagrées des “chefs” du parti socialiste est toujours le même. Par ailleurs, Gambetta connaissait parfaitement, lui aussi, la méthode jésuitique qu'il dénonçait et qu'il appliquait à ses intérêts et à ses intrigues sans retenue, sans modération et sans honte. <br />Les appels quasi-systématiques à l'union des gauches, qu'ils écrivent toujours au singulier, lors des scrutins “démocratiques”, ce que Rosa Luxemburg appelait déjà en 1900 dans <i class="spip">La crise socialiste en France, la « bouillie républicaine des gauches »</i>, tentent d'appauvrir et d'anémier les réflexions, les débats et les actions des socialistes sincères. Cette stratégie relève, non pas de la recherche de coalitions ou d'agrégations des forces socialistes au sein de ce qui pourrait être des combats communs, mais plutôt comme des divisions programmées et cela au nom d'une idéologie dite de « Gôche ». Cette stratégie a une histoire qui remonte aux luttes de ceux qui furent appelés les dreyfusards. Elle n'est pas sortie, tel un lapin blanc, du chapeau d'un magicien, elle est à ce jour, toujours considérée par les tenants d'une méthodologie dite de “Gôche” comme étant indépassable et inéluctable.</p> <h3 class="spip">“La gauche” :</h3> <p class="spip">Le <i class="spip">Centre national des ressources textuelles et lexicales (CNRTL)</i> donne une définition révélatrice des stéréotypes stériles dans lesquelles les propagandistes tentent toujours d'envaser le discours et le militantisme, le dreyfusard serait : <i class="spip">« (Celui, celle) qui est partisan de Dreyfus et convaincu de son innocence ; par extension, qui à des conceptions politiques de gauche. »</i> Il n'est pas question, bien sûr, de remettre en question l'innocence du capitaine Dreyfus, mais la définition réductrice et hautement politique qui en est donnée, actuellement encore, par ses avocats et ses “partisans” de toute “paroisse”. <br />À l'époque, Rosa Luxemburg et Paul Lafargue reprochaient à Jaurès de situer le cadre de la défense de Dreyfus sur le seul terrain de l'idéologie libérale des « Droits de l'homme » et non pas dans le cadre de la lutte des classes. <br />Ceux qui tentent d'avoir des réflexions ou des analyses critiques des clichés et des poncifs exposés, seront considérés comme des personnes faisant le <i class="spip">“jeu de la réaction”</i>, au mieux des détracteurs, au pire des traîtres à la notion de progrès, des révisionnistes. Leurs paroles et leurs écrits seront mis à l'index et seront frappés par l'anathème de la bien-pensance. <br />À ce stade, il n'est pas inutile de rappeler que ni Marx, ni Bakounine ne se sont jamais dit de gauche, auraient-ils eux aussi été excommuniés par les thuriféraires de l'ersatz de socialisme entretenu par les descendants d'Eduard Bernstein ? <br />Le 26 novembre 1900, lors d'un célèbre débat public qui se déroula à Lille, Jules Guesde mettait en garde Jaurès devant huit mille ouvriers, contre toute alliance organique (c'est-à-dire autre que <i class="spip">tactique et défensive</i>) avec la gauche républicaine et son aile « radicale » (celle qu'Engels appelait, dans ses derniers écrits, la <i class="spip">« queue d'extrême gauche de la bourgeoisie »</i>). Une telle alliance, prophétisait-il, engagerait inévitablement le parti socialiste sur une <i class="spip">« pente glissante »</i> et qu'il serait, tôt ou tard, conduit à dégringoler <i class="spip">« jusqu'au bout »</i>. L'Histoire contemporaine avec ses cortèges de “socialistes”, Hollande, Jospin, Valls, j'en passe et même des pires, ainsi que leurs ministres tels Macron en donnent, une fois encore une flagrante démonstration. <br />Paul Lafargue écrivait dans son livre-pamphlet “La religion du capital” : <i class="spip">« Il n'a aucun principe : pas même le principe de n'avoir pas de principe »</i>, il pensait au capitaliste en l'écrivant, on peut, aussi, l'accommoder à différentes sauces, dont celle qui nous concerne dans ce chapitre, les sociaux-démocrates, les sociaux-traîtres. <br />En définitive, les confusions qui se sont créées entre des notions aussi différentes qu'union et unité ont été entretenues tout au long de cette longue histoire, au bénéfice de ceux qui, au pouvoir ou dans les arcanes du pouvoir, de ceux qui ont pour ambition d'accéder au pouvoir avec pour objectif de fédérer des illusions. Nous nous trouvons, donc, dans des sphères conservatrices aux antipodes des forces révolutionnaires et de la lutte des classes. <br />Tout cela au nom d'un hypothétique bien commun et d'une équité qui n'ont jamais existé et auxquels aucune personne respectable et dotée de raison ne peut croire.</p> <h3 class="spip">La “Grande guerre” :</h3> <p class="spip">Le littérateur et académicien conservateur, Alfred Capus écrivait dans <i class="spip">Le Figaro</i> le 11 février 1915 : <br /><i class="spip">« En somme, constatons que le Parti socialiste, après avoir essayé en vain d'adapter la guerre à son programme, est en train d'adapter son programme à la guerre, ce qui est tout à son honneur. »</i> <br />Une fois de plus, les “barricades” de l'action politique étaient “détruites” et les rapprochements de la sainte alliance belliciste étaient franchis. À la même époque Alfred Rosmer nous rappelait les vieilles paroles de Thucydide : <i class="spip">« Si nous ne voulons pas avoir la guerre civile, il faut chercher à provoquer la guerre extérieure. »</i> Et aux prémisses de la guerre russo-japonaise, en 1904, le général Kouropatkine, se confiant au ministre de l'Intérieur tsariste, von Plehve lui annonça : <i class="spip">« Nous avons besoin d'une petite guerre victorieuse pour arrêter la marée révolutionnaire. »</i> <br />Après l'assassinat de Jaurès, en 1914, Adéodat Compère-Morel devenu secrétaire général de la SFIO incriminait le prolétariat : <i class="spip">« Ce qui se passe actuellement en Europe est criminel et bien des crimes ont été commis. Mais la plus grande cause du crime est dans l'inconscience insensée des prolétaires qui n'ont pas compris encore que le socialisme seul pouvait établir la paix sur la terre et qui vont payer leur faute de leur sang et de l'épouvantable malheur des leurs. »</i> Ce “moraliste socialiste”, ce donneur de leçon termina sa vie militante après l'Armistice de juin 1940 en se ralliant à la Révolution Nationale du maréchal Pétain et en soutenant la politique de collaboration avec l'occupant nazi. D'autres donneurs de leçons, Jules Guesde et Marcel Sembat entrèrent au gouvernement patriotard et chauvin et ceci avec l'aval du Groupe socialiste au parlement, de la commission administrative permanente et du Conseil d'administration de l'Humanité. La SFIO et le parti socialiste ont une très longue tradition de donneur de leçons, de professionnels de la perfidie, de la mauvaise foi et du brigandage.</p> <h3 class="spip">Paul Painlevé :</h3> <p class="spip">Depuis le cartel des gauches en 1924 jusqu'aux appels aux fusions de listes lors des dernières élections municipales, il est intéressant de faire un très rapide retour en arrière. L'histoire de la “gauche gestionnaire et tenancière” du capitalisme, de celle qui scande des “Vive la France” et des “Vive la République”, de cette gauche qui se complaît dans la délégation de pouvoirs et qui se dit responsable mérite un flash-back ! <br />Lafargue écrit : <i class="spip">« La bouche qui ment donne la vie à la bourse »</i> et les metteurs en scènes des tristes parodies de pacifisme, de progressisme et aujourd'hui d'écologisme le confirment régulièrement, avec ponctualité. En 1948 dans son roman titré <i class="spip">Algorithme</i>, Alexandre Arnoux parlant des pseudo-socialistes écrivait <i class="spip">« Ah ! Comme ils se défilaient, ergotaient, chicanaient, chantaient la palinodie, désavouaient les copains ! »</i>. Ils n'ont pas changé, ils ne peuvent pas modifier leurs comportements à moins de se trahir eux-mêmes ! <br />Entre 1924 et 1928, en France, le gouvernement, dirigé par le Radical Paul Painlevé est composé de radicaux-soc., de socialistes et d'indépendants qui tiennent le gouvernail d'un pouvoir qui ne brilla pas par ses engagements sociaux et démocratiques. Pour mémoire, il est bon de rappeler que Painlevé avait été nommé ministre de la guerre en 1917 et que c'est le même “homme de gauche” qui fit appel à Philippe Pétain pour tenir le rôle de commandant en chef des armées. Une belle référence pour un politicien qui se prétendait humaniste et pacifiste. Et c'est le même politicard qui en décembre 1925, refusa dans une lettre au député André Marty, membre du Comité central de la section française de l'internationale communiste (SFIC), d'accorder la grâce au tirailleur Cheikou Cissé (1890-1933), tirailleur qui avait été condamné à la déportation à perpétuité, en Nouvelle-Calédonie en 1919 ou il mourut en 1933. Cissé était un anticolonialiste originaire du Soudan français, l'actuel Mali. Le colonialisme de gauche, encore un signe distinctif de cette gauche, collaborationniste qui est prête à toutes les compromissions, pourvu qu'elle soit au pouvoir. Ils prétendent qu'il s'agit d'incontournables compromis et en fait ce ne fut qu'une longue litanie de sordides compromissions et de bassesses. Que ne feraient-ils pas pour conserver leurs navrantes “souverainetés”, leurs autorités qu'ils confondirent en toute connaissance de cause avec l'autoritarisme !</p> <hr class="spip" /> <h3 class="spip">Front populaire :</h3> <p class="spip">L'histoire du Front populaire, particulièrement riche en événements et en circonvolutions a permis des avancées sociales révolutionnaires : les congés payés, la réduction du temps de travail avec la mise en place de la semaine de quarante heures et l'établissement des conventions collectives. Ce que n'expliquent que très rarement les turlupins de la “gauche officielle”, tout en reconnaissant les luttes syndicales menées par les militants de la CGT et de la CGTU, les occupations d'usines, les défilés et les meetings, ce sont les errements politiques des tenants du pouvoir. Ce Front populaire était composé de membres du PCF, de la SFIO, du Parti radical et de divers gauche, aboutissement fatal des contradictions de leurs arrivismes et de leurs carriérismes. La folklorisation des épisodes par les principicules et les mercenaires de l'autorité n'étant plus à démontrer. Les images de jeunes gens et de jeunes filles vêtus de shorts, faisant de la gymnastique devant des tentes canadiennes avec en arrière-plan des vélos-tandems ou des accordéonistes faisant danser les travailleurs sous les tilleuls ne nous ont pas fait oublier que c'est par la lutte de classe que des conquêtes sans précédent ont été réalisées et pérennisées. Ce n'est ni Blum, ni ses ministres qui ont donné quoi que ce soit à qui que ce soit, hormis aux maîtres de forges et aux 200 familles, mais c'est bien par la lutte que des instants de libertés, de confort et de loisirs ont pu être grappillés sur l'insupportable ennui des jours de labeur. <br />Paul Faure qui fut guesdiste dans ses jeunes années puis député “socialiste” de Saône-et-Loire et enfin secrétaire général de la SFIO dans l'entre-deux-guerres devint ministre d'État sous le Front populaire, de juin 1936 à janvier 1938. En 1940, il n'est pas nommé ministre mais est très lié au pouvoir de Vichy, pratiquant une collaboration « maréchaliste » et dans ce cadre affligeant, il réprimanda Léon Blum qui ne l'avait pas suivi dans ses errements politiques. Puis, après la guerre Il lui reprocha de ne pas avoir pris la parole lors du vote du 10 juillet 1940. Vote qui donnait les pleins pouvoirs à Pétain. Il lui reprochera aussi sa célèbre phrase sur Pétain : <i class="spip">« Le plus noble, le plus humain de nos chefs militaires »</i>, laquelle date de mars 1939. S'il l'avait pu, Blum aurait probablement suivi son camarade dans ses divagations et ses frénésies politiques. <br />Faure ne fut pas le seul ministre du Front populaire, membre de la SFIO, qui poursuivit sa collaboration avec le régime de Vichy. On peut citer Charles Spinasse, ministre de l'Économie, Georges Monnet, ministre de l'Agriculture, Albert Sérol, ministre du Travail et Fabien Albertin, secrétaire d'État aux Travaux publics. La liste des responsables nationaux de la SFIO ayant tourné leurs vestes a jonché l'histoire, des origines à nos jours, c'était inscrit dans leurs prédispositions, quel que soit le système ou le régime en place, il leur fallait gouverner. <br />Le 11 juillet 1848, l'écrivain catholique social Lamenais écrivit un article titré <i class="spip">« Silence aux pauvres »</i>. <br />La messe était déjà dite !</p> <h3 class="spip">Les collabos :</h3> <p class="spip">François Mitterrand que l'on surnommait “le florentin” pour son art de l'esquive, en référence à Laurent de Médicis et dont les virages et les manigances politiques ne sont plus à démontrer n'était pas, loin s'en faut, le seul homme que l'on ait pu voir traverser la rue d'une rive à l'autre de l'échiquier politique. Il a, presque toujours, été, lui aussi, du côté ensoleillé du pouvoir et de l'autorité. Les lunettes parallactiques des dirigeants socialistes ont dévié leurs regards sur la République et sur le socialisme, passant ainsi du socialisme à la collaboration, sans grands efforts de leurs parts. <br />Dans le sillon de Marcel Déat et de Pierre Renaudel qui furent députés socialiste, de nombreux “intellectuels” et politiciens socialistes firent la migration qui les autorisa à s'échouer sur les rivages de la barbarie nazie. D'anciens dreyfusards Francis Delaisi (1873-1947), Georges de la Fouchardière (1874-1946), Alexandre Zévaès (1873-1953) et Georges Pioch (1873-1953) qui, après avoir fait carrière dans les instances de la SFIO œuvrèrent dans les instances de la collaboration, du Parti social français (PSF) ou du Rassemblement national populaire (RNP). Paul Perrin qui fut député SFIO de la Seine entre 1932 et 1934 fit sa mue subitement. En novembre 1940, il réclamait une <i class="spip">« collaboration loyale entre ces deux grandes nations que sont la France et l'Allemagne »</i> et demanda qu'un <i class="spip">« effort exceptionnel de compréhension mutuelle »</i> soit accompli. En 1944, une trajectoire ternaire lui fit rejoindre un réseau de la résistance socialiste où il avait gardé des liens, ce qui lui permit de passer au travers de l'épuration. L'énumération serait trop longue et fastidieuse, mais certains noms sont incontournables. C'est le cas de Maurice Levillain (1892-1974) qui fut président du Conseil général SFIO de la Seine et qui pendant l'occupation s'était lié aux truands de la bande Bonny-Lafont, ces auxiliaires zélés de la Gestapo de Paris. À la libération il fut condamné aux travaux forcés à perpétuité pour son appartenance au Service de renseignement et de maintien de l'ordre de la SS, puis gracié. Il y eut aussi Barthélémy Montagnon, député SFIO de la Seine ; Paul Rives, député SFIO de l'Allier ; René Château, député SFIO de Charente maritime, Camille Planche, député SFIO de l'Allier, etc., etc. <br />Ce panel de tristes sires n'étaient, bien sûr, pas la majorité du genre mais correspondait, alors, aux dérives inhérentes aux partis sociaux-démocrates et socialistes et de ceux qui composaient leurs cadres. Ceux qui, mandarins de la sociale-traîtrise, se prétendaient l'avant-garde de la classe ouvrière et qui trahirent sans vergogne, sans pudeur et sans scrupule. Ceux qui se sont tellement discrédités que l'on pourrait désigner comme étant les Amis de l'ordre à l'instar des criminels versaillais qui se voulaient être nommés ainsi.</p> <h3 class="spip">Mémoire des dérives et dérive des mémoires :</h3> <p class="spip">Les ministres et secrétaires d'État issus des cadres dirigeants du parti socialiste qui composent les gouvernements gaullo-bonaparto-pétainistes de Philippe et de Castex sont légion : Florence Parly ; Gérard Collomb ; Jean-Yves Le Drian ; Annick Girardin ; Nicole Belloubet ; Didier Guillaume ; Roxana Maracinéanu ; Olivier Dussopt et Christophe Castaner, sans compter le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand. On ne réécrit pas l'histoire avec des si, ni avec des spéculations ou des supputations, mais on est en droit de se demander combien de ceux-là auraient eu des comportements similaires à ceux de leurs prédécesseurs. Machiavel écrira dans une analyse prédictive : <i class="spip">« …ils ont eu père si vil que par vergogne, ils se sont déclarés fils de Jupiter ou de quelque autre dieu.<sup>[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nb7-2" name="nh7-2" id="nh7-2" class="spip_note" title='[2] Nicolas Machiavel, La vie de Castruccio Castracani da Lucca' >2</a>]</sup> »</i> <br />Par ailleurs, combien de ceux qui se sont prétendus socialistes à une époque de leurs vies ont tranché dans le vif, dans la Sécurité sociale, dans les droits aux retraites, dans les droits de l'homme en France, au Mali, au Yémen ou ailleurs …, ont contribué à faire interdire les manifestations syndicales et de Gilets jaunes s'en prenant aux chômeurs, aux soignants qu'ils finirent par faire applaudir, aux sapeurs-pompiers qu'ils firent gazer, aux enseignants, aux collégiens qu'ils firent mettre à genoux, les mains sur la tête comme les fellagas algériens le furent avant eux sous les ordres du “socialiste” Guy Mollet ; cette liste n'est pas exhaustive et les charges à porter à leurs passifs sont accablantes et irréfutables. <br />En 1947, Les mineurs du Nord connurent, eux aussi, la gestion des conflits par un ministre de l'Intérieur “socialiste” Jules Moch, qui leur fit tirer dessus lors d'un important conflit social. Il y eut des morts sur le carreau de la mine. Enfin et afin de limiter dans le temps ce conflit social, Jules Moch menaça d'envoyer l'armée et les chars afin de les remettre au travail au plus vite. Combien d'El Khomri, de Belkacem et de Cazeneuve osent encore se regarder dans un miroir en se disant socialistes. Chateaubriand nommait les lois émises par les ministres et le parlement aux ordres de Charles X, les “lois vandales”. Combien de lois vandales furent l'œuvre de parlementaires et de ministres formés politiquement au parti socialiste ou dans ses zones d'influence ?</p> <h3 class="spip">La colère :</h3> <p class="spip">Mais la colère est immense. Lors du dernier scrutin des municipales, plus de 60 % des électeurs inscrits sur les listes ne se sont pas déplacés, refusant d'être pris, une fois de plus, pour des suivistes, qui « illettrés », « sans dents », sans cervelle, pions facile à déplacer et à ignorer au moment de prendre les décisions. Malgré les interdictions de manifester lors du dé-confinement, des centaines de milliers de travailleurs, de jeunes et de retraités se sont retrouvés dans les rues, des soignants, des personnes qui refusent les violences policières et ceux qui refusent les ukases d'un gouvernement composé, aussi, de “socialistes” amis de Valls et de ses gouvernements réactionnaires. La pseudo union de la gauche recherchée par ceux qui cherchent à tenir encore un peu le gouvernail de l'État ne sont que des adeptes d'un <i class="spip">“baiser Lamourette<sup>[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nb7-3" name="nh7-3" id="nh7-3" class="spip_note" title='[3] L&#39;épisode du baiser Lamourette est une tentative de réconciliation (...)' >3</a>]</sup>”</i> de plus et de ses tartufferies de circonstance. <br />Le chansonnier montmartrois auteur du <i class="spip">Temps des cerises</i> et de <i class="spip">La semaine sanglante</i>, Jean-Baptiste Clément écrira dans <i class="spip">La revanche des communeux : « La germination extraordinaire des idées nouvelles les surprit et les terrifia, l'odeur de la poudre troubla leur digestion ; ils furent pris de vertige et ils ne nous le pardonneront pas. »</i></p></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nh7-1" name="nb7-1" class="spip_note" title="Notes 7-1">1</a>] Désiré Bancel, (1822-1871), député républicain de Paris</p> <p class="spip_note">[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nh7-2" name="nb7-2" class="spip_note" title="Notes 7-2">2</a>] Nicolas Machiavel, La vie de Castruccio Castracani da Lucca</p> <p class="spip_note">[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nh7-3" name="nb7-3" class="spip_note" title="Notes 7-3">3</a>] L'épisode du baiser Lamourette est une tentative de réconciliation proposée par l'abbé Antoine-Adrien Lamourette, le 7 juillet 1792, à l'Assemblée Législative. Lamourette proposa à ses collègues élus de s'embrasser en signe de réconciliation.</p></div> <div class='rss_ps'><p class="spip"><strong class="spip">Sources :</strong></p> <p class="spip">JANKÉLÉVITCH, Vladimir ; <strong class="spip"> <i class="spip">Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien</i> </strong> Le seuil, 1957</p> <p class="spip">LORULOT, André ; <strong class="spip"> <i class="spip">Les jésuites</i> </strong> L'Idée libre, 1937</p> <p class="spip">ROSMER, Alfred ; <strong class="spip"> <i class="spip">Le mouvement ouvrier pendant première guerre mondiale</i> </strong> D'Avron, 1993</p> <p class="spip">LEFRANCAIS ; <strong class="spip"> <i class="spip">Gustave. Souvenirs d'un révolutionnaire</i> </strong> La fabrique éditions, 2013</p> <p class="spip">EPSTEIN, Simon ; <strong class="spip"> <i class="spip">Un paradoxe français</i> </strong> Albin Michel, 2013</p></div> EIT - Communiqué :<br>« Solidarité avec le peuple libanais ! » http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article359 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article359 2020-08-11T12:38:04Z text/html fr International Dans ces moments difficiles que traverse le Liban, nous exprimons notre solidarité avec le peuple libanais, les travailleurs et leurs organisations indépendantes. - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique31" class="spip_out" target="_blank">International</a> <div class='rss_texte'><span class='spip_document_842 spip_documents spip_documents_center' > <img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L520xH735/Lettre_Cile-07_aout_2020-b90d3.png' width='520' height='735' alt="" style='height:735px;width:520px;' class=' format_png' /></span> <dl class='spip_document_843 spip_documents spip_documents_center' > <dt><a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/IMG/pdf/Lettre_Cile-07_aout_2020.pdf" target='_blank' title='PDF - 47.9 ko' type="application/pdf"><img src='http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/local/cache-vignettes/L52xH52/pdf-d7486.png' width='52' height='52' alt='PDF - 47.9 ko' style='height:52px;width:52px;' class=' format_png' /></a></dt> <dt class='spip_doc_titre' style='width:250px;'><strong>EIT - Communiqué : « Solidarité avec le peuple libanais ! »</strong></dt> </dl></div> Macron l'infâme, l'a dit :<br><i>« Nous retrouverons les 1<sup>ers</sup> mai un peu chamailleurs ! »</i> http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article358 http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?article358 2020-06-24T14:45:54Z text/html fr Serge BLOCH Analyses & Histoire Les honneurs déshonorent, le titre dégrade, la fonction abrutit » écrivait Gustave Flaubert en 1879 à son ami Maupassant. Le gouvernement actuel le confirme une fois de plus. En quelques phrases, toujours d'actualité, Victor Hugo écrit, aussi, en 1879, à propos de Louis Bonaparte : « Hommes nouveaux, c'est ainsi qu'ils s'appellent. Nouveaux, en effet ! Inattendus, étranges, inouïs, monstrueux ! Le parjure, l'iniquité, le vol, l'assassinat, érigés en départements ministériels, l'escroquerie appliquée au (...) - <a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/spip.php?rubrique12" class="spip_out" target="_blank">Analyses & Histoire</a> <div class='rss_chapo'><span class="MaLettrineRougeArrondie"><i class="spip">L</span>es honneurs déshonorent, le titre dégrade, la fonction abrutit »</i> écrivait Gustave Flaubert en 1879 à son ami Maupassant. Le gouvernement actuel le confirme une fois de plus. En quelques phrases, toujours d'actualité, Victor Hugo écrit, aussi, en 1879, à propos de Louis Bonaparte : <i class="spip">« Hommes nouveaux, c'est ainsi qu'ils s'appellent. Nouveaux, en effet ! Inattendus, étranges, inouïs, monstrueux ! Le parjure, l'iniquité, le vol, l'assassinat, érigés en départements ministériels, l'escroquerie appliquée au suffrage universel, le gouvernement par le faux, le devoir appelé crime, le crime appelé devoir, le cynisme riant dans l'atroce, c'est de tout cela qu'ils composent leur nouveauté. »</i></div> <div class='rss_texte'><p class="spip">Le 1<sup>er</sup> mai, en pleine crise covidienne, Macron, au cours d'une intervention diffusée, à longueur de journée par les chaînes de radios et de télévisions caporalisées annonça, la bouche en cœur, sur un ton monocorde que : <i class="spip">« les Français retrouveront des 1<sup>ers</sup> mai joyeux et chamailleurs »</i>. Une nouvelle tentative d'infantiliser ceux qui l'écoutent et ceux qui l'entendent avec l'habitude qu'il a prise d'utiliser des mots anachroniques, des mots fossiles. Conformément à ses principes, il lui faut utiliser un vocabulaire « compréhensible » par ceux qui ne sont toujours rien et qui ne peuvent être à son regard que des variables d'ajustements. Les travailleurs qu'ils soient militants ou pas, qu'ils soient jeunes, qu'ils soient en âge d'être en activité ou retraités retrouveront La journée internationale des travailleurs du 1<sup>er</sup> mai. En 2021, cette journée de lutte qui sera peut-être joyeuse, ne sera en aucun cas un monôme de braves chamailleurs mais vraiment une journée de luttes revendicatives, d'exigences du maintien des acquis sociaux et de conquêtes nouvelles. <br />Entouré de ses larrons et cramponné à son trône, il aura du mal à ne pas entendre la réalité révolutionnaire et ses exigences qui seront immanquablement au rendez-vous. Si le président-publicain avec ses affidés, ses courtisans et ses auxiliaires n'ont que la mémoire de leurs intérêts de classe, les travailleurs actifs ou non, sauront lui rappeler qu'il a voulu les appauvrir encore plus. <br />Flaubert qui se disait, lui aussi, au-delà de la politique politicienne, au-delà de la gauche et de la droite écrivait en 1854 : <i class="spip">« Le rêve du socialisme, n'est-ce pas de pouvoir faire asseoir l'humanité, monstrueuse d'obésité, dans une niche toute peinte en jaune, comme dans les gares de chemin de fer, et qu'elle soit là à se dandiner sur ses couilles, ivre, béate, les yeux clos, digérant son déjeuner, attendant le dîner et faisant sous elle ? Ah ! je ne crèverai pas sans lui avoir craché à la figure de toute la force de mon gosier. »</i> Macron aurait, presque pu l'écrire, mais n'est pas Flaubert qui veut !</p> <p class="spip">Quant à Raymond Soubie, ancien conseiller social de Sarkozy, homme-lige du capital-financier et invité permanent des plateaux de télévision et des salles de rédaction, en empathie avec le gouvernement ne s'y trompe pas lorsqu'il écrit dans le journal <i class="spip">Les Échos</i> : <i class="spip">« Il y a un étrange climat de bulle, avec une forte résilience des Français, mais qui ne durera pas. Les millions de salariés qui sont actuellement dans le dispositif de l'activité partielle, aidés massivement par l'État, se vivent comme toujours appartenant à leur entreprise. Ils sont protégés psychologiquement. Le vrai rendez-vous va avoir lieu dans quelques mois. »</i>, puis un peu plus loin : <i class="spip">« Le climat social va être très dégradé et peut-être même explosif. »</i></p> <p class="spip"><strong class="spip">L'empereur de Chine et le président-monarque :</strong> <br />Ils voulaient infantiliser, mais, <br />il se raconte qu'en l'an 213 avant J.-C., un maître chinois du nom de Meng expliqua à l'empereur Shi-Houang-Ti, empereur brutal et usurpateur qui avait accolé à son nom les titres de ! « Premier, Sublime, Divin », que le peuple était son ennemi. Certains textes attestent qu'il le lui dit ainsi : <i class="spip">« Ils agissent et ne savent pas ce qu'ils font ; ils ont leur habitude et ne savent pas pourquoi ; ils marchent leur vie entière et ne connaissent pas leur chemin ; tels sont les gens de la masse. »(…). <br />« Il faut toujours prendre garde aux gens de la masse sans jamais faire d'exception ; voilà ce que nous enseigne le maître par ces paroles. Ils sont dangereux parce qu'ils n'ont pas de culture, c'est-à-dire pas d'intelligence (…) »</i>. L'empereur de Chine écouta son conseiller et déclara la guerre à son peuple qui en souffrit énormément. <br />Deux années s'écoulèrent et le peuple prit ses affaires en main en renversant le souverain, le décapita ainsi que ses fils et petit-fils, ses femmes, ses ministres et ses conseillers. <br />Au cours de ses années de règne, il avait mis en place un régime autoritaire et autocratique.</p> <p class="spip"><strong class="spip">L'Élysée a engendré des catastrophes et des ridicules (Hugo) :</strong> <br />Ils voulaient infantiliser, mais, <br />il se trouve que celui qui s'imagine pouvoir être l'héritier dans ses méthodes de “gouvernance” de cet empereur de Chine a pris le “roi des dieux”, Jupiter, pour phare, et nul ne peut prévoir en l'état actuel de la situation quel sera son avenir, ni celui de ses ministres. <br />Au cours de l'une de ses interventions télévisuelles, il utilisa l'anaphore <i class="spip">“Nous sommes en guerre”</i> à six reprises, laissant croire à la “masse” que c'était contre l'épidémie du nouveau coronavirus. Au regard des décrets antisociaux qu'il promulgua à diverses reprises, le peuple n'est pas dupe de ses entreprises de casses sociales. <br />Depuis trois longues années, ce président-monarque, arrivé à cette fonction par effraction, nous impose la poursuite de régressions permanentes, de décisions iniques, qu'il applique sans retenue par un usage intempérant, d'ordonnances, de décrets, de 49-ter et autres subterfuges tirés d'une constitution née au forceps après le coup d'État de 1958. C'est tout cela que nous rejetons.</p> <p class="spip">Ce président, qui se pense pédagogue, tente de faire comprendre au peuple que son regard de défenseur des intérêts de sa classe est le désir incontournable de “la masse” qui l'a élu. Il tente donc, de faire comprendre à ceux qu'il considère comme ses sujets, ceux qui ne sont rien, qu'ils sont ceux pour qui il décide, sachant ce qui est bon pour l'avenir et ce qui est néfaste pour le devenir.</p> <p class="spip">Depuis les origines du mouvement des Gilets jaunes rejoint par les organisations syndicales, le gouvernement « branle dans le manche ». Il réprime violemment. L'épidémie planétaire met à jour ses lâchetés, sa poltronnerie, sa médiocrité, ses incompétences, ses troubles, ses contradictions et ses approximations.</p> <p class="spip">En définitive, la guerre qu'il a déclarée ne s'applique pas seulement dans l'immédiateté et d'ailleurs la concordance des temps n'est pas son centre d'intérêt, ce qui le motive dans ses démarches c'est l'après crise épidémiologique celle qui doit suivre la période du confinement. C'est-à-dire la phase de pseudo “revitalisation du capitalisme”, celle qui doit, aux regards des intérêts de ses mandataires, de l'aristocratie du capital-financier, de permettre la pérennisation d'un système qu'il s'est promis de sauver grâce à la bienveillance de ses relais gouvernementaux et parlementaires. Mais les soutiens qui étaient encore les siens, après le scrutin de 2017, s'anémient et se dévitalisent par une forme de pandémie qu'il n'avait pas prévu et qu'il n'est pas en mesure de combattre. En pleine phase de dé-confinement/réclusion à temps partiel, une scission au sein du groupe des fantoches de l'Assemblée nationale arriva sans que la face de la terre n'en fût changée. En fait, le Jupiter macronien, le “dieu-souverain” est nu !</p> <p class="spip"><strong class="spip">Après le confinement :</strong> <br />Ils voulaient infantiliser, mais, <br />ayant d'ores et déjà à peu près tout lu, tout entendu et tout compris sur la crise de la COVID-19 et ayant surtout pu constater de visu et de manière non contestable que la gestion de la crise, par le gouvernement français (comme celle des autres gouvernements européens), a été particulièrement calamiteuse et funeste, il ne nous reste, dans un premier temps, qu'à en tirer les premiers enseignements. <br />Avec la très longue période de confinement, le gouvernement a tenté de faire monter les tensions et les divisions entre les reclus avec des stratagèmes éculés : marginalisation des enfants et des retraités, divisions entre les ruraux et les citadins, entre les travailleurs des secteurs privé et public. Si ces situations n'étaient pas aussi pitoyables avec ses cortèges de drames, de mises en danger, de maladies et au bout du compte de morts et de deuils on pourrait presque en rire, mais ce serait, alors, un rire jaune et amer qui ressurgirait. <br />Avec l'affaire des masques, le gouvernement au travers de ses faire-valoir a tout dit, tout confirmé, tout infirmé, le tout avec aplomb, avec des certitudes à géométrie variable. Il a permis à de nombreuses personnes de mieux comprendre que ses arguties et ses entortillages de gouvernement césariste n'étaient que de la fumisterie et du dilettantisme mondain. Cela a, aussi, permis de faire entendre ce que tout le monde savait depuis longtemps à savoir que les budgets consacrés à la santé publique, c'est-à-dire la gestion des hôpitaux publics et des personnels de santé et de la recherche publique sont défaillants, voire dans certains départements en phase d'anémie. Une véritable entreprise de démolition. <br />Il ne nous sera pas possible de dénoncer l'ensemble des scandales, des infamies et des turpitudes de ce ramassis gouvernemental composé d'incompétents, de déliquescents, de scélérats et de mercenaires qu'en d'autres siècles l'on aurait dit de sacs et de cordes sans tomber dans la sempiternelle répétitivité qui mènerait à la redondance et à l'écœurement. Chacun d'entre nous l'aura compris. <br />Les luttes acharnées des personnels soignants des services publics de santé, luttes soutenues par les populations en besoin et en demande de soins et de sécurité sociale sont venues contrarier les velléités quasi-despotiques de ceux qui ne sont en définitive que des brigands. <br />Louis Bonaparte, après son coup d'État du 2 décembre 1851, déclare : <i class="spip">« Je serai l'empereur de la canaille »</i>. Victor Hugo dans son livre, Histoire d'un crime, écrit : <i class="spip">« La République a fait le peuple, il</i> (Bonaparte) <i class="spip">veut refaire la populace. »</i> Le va-t-en-guerre Macron en est l'héritier, mais il n'a pas les épaules assez larges pour réitérer les infamies et les bassesses de ses maîtres à penser.</p> <hr class="spip" /> <p class="spip"><strong class="spip">Les dé-confinements :</strong> <br />Ils voulaient infantiliser, mais, <br />le Larousse de la langue française donne cette définition au mot confinement : « Situation d'une population animale trop nombreuse dans un espace trop restreint et qui, de ce fait, manque d'oxygène, de nourriture ou d'espace. » Et c'est ainsi que le gouvernement, profitant d'une épidémie, arrivant à point nommé, en a profité pour tenter de nous bâillonner et de nous museler, proférant même des menaces envers ceux qui, d'une manière ou d'une autre, tenteraient de lui résister. L'organisation et la mise en place, de l'état d'urgence sanitaire, qui n'a rien de sanitaire, mais tout à voir avec une pérennisation et accroissement de mesures liberticides, comme les attestations de sorties qui dans les mémoires ouvrières ressemblent, si ce n'est dans la forme au moins dans l'esprit, aux carnets ouvriers en usage au XIX<sup>e</sup> siècle ou bien à des libérations conditionnelles de proscrits, de taulards. Jupiter n'a même pas oublié d'inscrire en filigrane virtuel que la bonne conduite sera récompensée et que les mal-pensants et les malfaisants seront châtiés et seront redevables de 135 euros par tête de pipe<sup>[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nb9-1" name="nh9-1" id="nh9-1" class="spip_note" title='[1] Tête de pipe : Entre 1851 et 1900, les exécutions capitales étaient (...)' >1</a>]</sup> (et ce n'était pas de la pipe ; expression utilisée par Macron le 16 janvier dernier).</p> <p class="spip"><strong class="spip">Le Nouveau monde :</strong> <br />Ils voulaient infantiliser, mais, <br />sur-le-champ, le ministre de l'intérieur, l'impétueux Castaner, qui, s'était déjà fait une réputation de psychorigide dans sa terrible répression contre les Gilets jaunes, a lâché ses troupes à l'assaut de la population déjà très inquiète de la situation sanitaire, avec des contraventions “pédagogiques”, contre les éventuels contrevenants à ses injonctions autoritaires et répressives. Et comme ça ne suffisait pas encore, il a installé un système de délations et de médisances que les gendarmes et policiers ont utilisé en permanence. Au cours des siècles passés, ce type de fonctionnement a été banalisé, mais au XXI<sup>e</sup>, la technologie aidant, munis de drones et de systèmes informatiques centralisés et performants, cette démarche qui pouvait sembler désuète et moyenâgeuse a pourtant repris du service. <br />Les avocaillons du “nouveau monde” ont, donc, utilisé les méthodes ancestrales, qui au XIV<sup>e</sup> siècle, autorisèrent les persécutions avec les propagations de la peste noire. À l'époque, les dénonciateurs accusèrent les juifs-lépreux de vouloir exterminer les chrétiens. À Strasbourg, en février 1349, accusés d'empoisonner les puits, quelque 2000 juifs furent brûlés vifs. Enfin, dans ses travaux d'aliéniste militaire, en 1866, le docteur Pierret a écrit : <i class="spip">« Classe laborieuse, classe dangereuse »</i>. Et, <i class="spip">« Les tuberculeux sont un troupeau de faméliques dont beaucoup ne font que payer la rançon de leurs vices, de leurs désordres, de leur paresse ou du moins de leur imprévoyance. »</i> En conséquence de quoi il demandait à ce que le pouvoir bonapartiste tienne compte du mouchardage bourgeois. <br />Quant à Jean-Jacques Rousseau, dans ses confessions VII : <i class="spip">« Les planchers sous lesquels je suis ont des yeux, les murs qui m'entourent ont des oreilles : environné d'espions et de surveillants malveillants et vigilants, inquiet et distrait, je jette à la hâte sur le papier quelques mots interrompus… »</i></p> <p class="spip">En 1853 dans son livre « Le 18 brumaire de Louis Bonaparte », Karl Marx écrivait : <i class="spip">« Hegel fait remarquer quelque part que, dans l'histoire universelle, les grands faits et les grands personnages se produisent, pour ainsi dire, deux fois. Il a oublié d'ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde comme farce. Caussidière et Danton, Louis Blanc et Robespierre, la Montagne de 1848-1851 et la Montagne de 1793-1795, le neveu et l'oncle. »</i></p> <p class="spip">Toujours dans la rubrique “Le Nouveau monde” une autre ministre a réussi à se singulariser sans réussir à nous surprendre, Agnès Pannier-Runacher, en tant que zélatrice de François Guizot, qui en 1843, alors qu'il était Chef du gouvernement, déclara, sans ambages, une mémorable périphrase, restée dans la postérité, devant l'Assemblée nationale : <i class="spip">« Français, enrichissez-vous »</i>. L'actuelle secrétaire d'État, formée à l'ENA et à HEC, politicailleuse et femme d'affaire, asséna en une période de pré-confinement, le 10 mars sur CNews : <i class="spip">« C'est le moment de faire des bonnes affaires en Bourse. »</i> <br />Un mois plus tard, en plein confinement, elle déclara, peu de temps après Roux de Bezieux : <i class="spip">« Il faudra travailler plus »</i>. La défenseure de la start-up-nation, du franglais, de la techno et du cash est <i class="spip">“une femme moderne”</i> au regard de ses discours d'un autre temps. <br />Puis, lors du dé-confinement il y eut Stop-COVID et ses agrégats, les Brigades sanitaires, véritables milices d'état qu'ils appelèrent, avant qu'ils ne se rendent compte du ridicule de la situation, <i class="spip">« anges-gardiens »</i>. La reconnaissance faciale, les drones de surveillance, le tracking et l'examen de santé télé-surveillé sont déjà mis en place, comme ils tentent d'imposer la télémédecine, la téléconsultation, le téléenseignement, la téléaudience…</p> <p class="spip"><strong class="spip">Bien commun et unité de la nation :</strong> <br />Ils voulaient infantiliser, mais, <br />le pamphlétaire autrichien Karl Kraus, (1874-1936), écrivait en 1900 dans un article titré : <i class="spip">« Qu'est-ce que la presse ? » « La presse est la sixième grande puissance, disent ses admirateurs. Nous ne sommes pas ses admirateurs et nous disons : la presse est la première grande puissance. (…) Plus puissante que le roi constitutionnel de la fable, qui règne, mais ne gouverne pas, la presse porte un sceptre sans limites. (…) »</i> Le rôle joué par la presse au cours de la période pandémique sera probablement analysé par des historiens du futur qui se pencheront sur les modes de communication des presses nationales et régionales au regard de la propagande du gouvernement mais aussi des intérêts de ses propriétaires. Or, les faiseurs de journaux n'ont pas d'opinion, ils ont des directives. Le pédagogue et journaliste marxiste, Wilhelm Liebknecht écrit, lui aussi sur la presse, en 1872 : <i class="spip">« L'absence de caractère bénéficie de la considération. Le caractère est traîné dans la boue, l'injustice célébrée comme ordre universel divin, les dommages sociaux recouverts par des mouches, bref : vulgarité, mensonge, corruption ; corruption au sens le plus bas : tout pour de l'argent, pour tout de l'argent (…) »</i>. <br />152 ans plus tard, ce constat est toujours d'actualité et comme l'écrivait D'Holbach au XVIII<sup>e</sup> siècle, <i class="spip">« De tous les arts, le plus difficile est celui de ramper »</i>. Les journaleux actuels savent ramper et nous le prouvent avec ponctualité et insistance.</p> <p class="spip">Les historiographes sortis du champ sémantique des premiers de cordées établiront selon leurs propres méthodes, la typologie des “Unes et des titres” utilisés pendant les deux mois de réclusion à domicile. Ils étudieront aussi, bien sûr, l'avant, c'est-à-dire la phase préparatoire, celle qui fait monter la tension et l'après, celle d'un “dé-confinement” à la carte. <br />Ce qu'il nous est possible d'étudier pour l'instant, c'est la pression constante, imposée aux lecteurs et aux téléspectateurs. Le pouvoir tente de resserrer chaque jour un peu plus l'étau, avec à chaque fois les annonces de nouveaux interdits et l'angoissante litanie du nombre de décès et des nouveaux contaminés. Les débordements de la “novlangue” sont utilisés par une kyrielle d'“experts” et de “sachants” parlant avec gravité aux gens d'en bas, à ceux qui ne sont toujours rien en nous expliquant la même chose et son contraire avec les experts que nous avions entendus ou lu la veille, les mêmes mots, les mêmes inflexions et la même <i class="spip">“force de conviction !”</i> <br />Les Unes de la presse font dans le toujours plus, le superlatif relatif et surtout le superlatif absolu. Elles feront les délices des producteurs de films catastrophes, <i class="spip">Le monde vacille, Le jour ou la Bourse s'effondra, Sept milliards de confinés, ou encore, Nous vivrons avec le COVID-19, etc.</i> Les folliculaires mentent parce qu'ils ne veulent pas savoir faire autre chose ! <br />Les réseaux sociaux ont été utilisés par une proportion considérable de la population en recherche d'autres éléments permettant de mieux comprendre la nasse intellectuelle et morale dans laquelle on a voulu l'embourber. En période de crise, comme celle que nous venons de vivre, la com avec ses effets de manche et ses pirouettes, satisfait encore moins qu'habituellement, la population. Il ne suffit pas d'utiliser le verbiage traditionnel des gouvernements pour tenter d'abrutir, le peuple. Il ne suffit pas de réciter son bréviaire et sa vulgate d'énarques : <i class="spip">« populaires, solidaires, écologique et éthiques, développement durable, tolérance accrues, convivialité »</i>, pour asseoir leurs pensées qu'ils pensent être dominantes et qu'ils prétendent prédominantes.</p> <p class="spip">Karl Marx écrivait dans “Introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel” en 1844 : <i class="spip">« Il s'agit de faire le tableau d'une sourde oppression que toutes les sphères sociales exercent les unes sur les autres, d'une maussaderie générale mais inerte, d'une étroitesse d'esprit faite d'acceptation et de méconnaissance, le tout bien encadré par un système de gouvernement qui, vivant de la conservation de toutes les vilenies, n'est lui-même que vilenies, n'est lui-même que la vilenie du gouvernement. »</i> <br />Les mensonges politiques depuis les fariboles d'Alcibiade, pour convaincre les Athéniens de se lancer dans l'expédition de Sicile, jusqu'aux bulletins de santé de Mitterrand n'ont pas évolué sur le fond. Jonathan Swift ne nous aurait pas contredit, lui qui écrivit “L'art du mensonge politique”. <br />Les intérêts des Macron, des Philippe, de leurs laquais, de leurs factotums et de leurs mandants du capital-financier ne sont pas les nôtres.</p> <h3 class="spip">Écrasons l'infâme !</h3></div> <hr /> <div class='rss_notes'><p class="spip_note">[<a href="http://poi67.dyndns.org/index.php/IMG/pdf/IMG/ods/#nh9-1" name="nb9-1" class="spip_note" title="Notes 9-1">1</a>] Tête de pipe : Entre 1851 et 1900, les exécutions capitales étaient publiques et les condamnés à mort se voyaient octroyer une pipe en lieu et place de la fameuse cigarette du condamné. Au dernier moment, juste avant de passer sur la “Bascule à Charlot”, elle était brisée, d'où l'expression casser sa pipe.</p></div> <div class='rss_ps'><p class="spip"><strong class="spip">Sources :</strong></p> <p class="spip">Karl Marx ; <strong class="spip"> <i class="spip">Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte</i> </strong> Éditions GF</p> <p class="spip">Karl Marx ; <strong class="spip"> <i class="spip">L'introduction à la critique de la philosophie du droit de Hegel</i> </strong> Éd. Ellipses</p> <p class="spip">Daniel Defoe ; <strong class="spip"> <i class="spip">Le journal de l'année de la peste</i> </strong> Coll. Folio classique ; Gallimard</p> <p class="spip">Sous la direction de Jean-Pierre Barder ; <strong class="spip"> <i class="spip">Peurs et terreurs face à la contagion</i> </strong> Éd. Fayard</p> <p class="spip">Jacques Bouveresse ; <strong class="spip"> <i class="spip">Schmock ou le triomphe du journalisme</i> </strong> Éditions du Seuil</p> <p class="spip">Éric Hazan ; <strong class="spip"> <i class="spip">La propagande du quotidien</i> </strong> Raisons d'agir éditions</p> <p class="spip">Victor Hugo ; <strong class="spip"> <i class="spip">Histoire d'un crime</i> </strong> La fabrique éditions</p></div>