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RECONSTRUIRE

jeudi 12 novembre 2009


On entend souvent, sur les marchés, des gens nous dire “Sarkozy a détruit la gauche”. Et quelques fois, plus rarement, certes : “La gauche s’est détruite elle-même”. Ce qui est sûr, c’est que c’est la politique de Jospin qui l’a conduit au 21 avril ; et que c’est le refus de la candidate du PS de s’appuyer sur le vote NON majoritaire du 29 mai 2005 qui a favorisé sa défaite en 2007. Ce qui est sûr aussi, c’est qu’à continuer à s’opposer à coups de “votation”, de cartes postales et d’happy hours citoyennes, les partis de “gauche” laissent la voie libre à Sarkozy pour continuer à tout détruire.

Alors, n’y a t-il rien à faire que de se lamenter, d’être effarés ou résignés par la situation ? Il y a maintenant 2 ans et demi, à la veille du 1er tour des présidentielles G. Schivardi et D. Gluckstein lançaient un appel : “L’heure n’est-elle pas venue de reconstruire un authentique parti ouvrier.” ? Les résultats de cette élection n’ont peut être pas été à la hauteur de ce que nous étions nombreux à espérer. Mais deux ans et demi plus tard, je ne pense pas me tromper en estimant qu’il y a un lien entre le travail de terrain que nous avons menée, des mois durant, commune par commune, dans les discussions avec ces milliers de maires pour le candidat des maires et ce que nous découvrons aujourd’hui : la traînée de poudre de ces milliers d’élus qui appellent à la défense de la République, de ses 36 000 communes et au retrait du projet de loi sur les collectivités locales. Reconstruire un parti ouvrier ne se fait pas en un jour. Et prend parfois des chemins inattendus. Pourtant quelle autre voie suivre pour ceux qui ne se résignent pas à laisser Sarkozy poursuivre son œuvre destructrice ?

A. Rosmer citait dans une introduction à un livre de Trotsky de larges extraits de l’Adresse du Comité Central de la Ligue des Communistes rédigée par Marx en 1850, notamment celui-ci : “Les ouvriers, et en particulier la Ligue, doivent travailler à créer, à côté du parti démocrate bourgeois, un parti ouvrier indépendant et à faire de toute localité un point de ralliement et un noyau d’associations ouvrières où l’on discutera en dehors de toute influence bourgeoise la position et les intérêts du prolétariat”. Rosmer précisait : “L’Adresse est un texte si important qu’il faudrait le rappeler souvent et chaque fois qu’une bataille ouvrière se prépare, qu’il devient clair qu’une situation révolutionnaire mûrit et qu’un heurt est proche entre le prolétariat et la classe qui détient le pouvoir”.

Alors oui, deux ans et demi après, le formidable mouvement des maires dont le POI est à l’initiative confirme la justesse de l’œuvre de reconstruction dans laquelle nous sommes engagés, et tout particulièrement cet aspect de l’appel du 10 avril : “les institutions démocratiques issues de la Révolution Française, de la République une, indivisible et laïque, liées à l’existence des 36 000 communes n’appartiennent pas au passé ; à l’inverse elles constituent le socle à partir duquel tout peut et doit être reconquis, reconstruit, rebâti.”

Vive la Commune !

Jean-Michel DELAYE

P.-S.

Agenda :

Réunion constitutive du Comité Strasbourg-Centre du POI chez Pascal FISCHER, 3 rue des Cigognes, 67000 STRASBOURG :

le jeudi 19 novembre 2009 à 20 h

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