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L’Europe : Pourquoi, comment, jusqu’où ?

Contribution du courant Rencontres Communistes du POI

dimanche 4 décembre 2011, par Serge BLOCH


Traité de Maastricht le 7 février 1992

Le traité de Maastricht a été signé par les 12 États membres de la Communauté économique européenne (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Danemark, Irlande, Royaume-Uni, Grèce, Espagne, Portugal).

Le traité de Maastricht précise les conditions du futur passage à la monnaie unique et décide de critères de convergence conditionnant pour chaque pays membre la possibilité d’intégrer l’union monétaire :
- le taux d’inflation ne doit pas excéder de plus de 1,5 % celui des trois pays membres ayant les plus faibles taux d’inflation ;
- le déficit budgétaire doit être inférieur à 3 % du PIB ;
- un endettement public inférieur à 60 % du PIB ;
- pas de dévaluation monétaire dans les deux années précédant l’intégration à l’union monétaire.
Les gouvernements des pays de l’UE ont inscrits et ratifiés des critères qu’ils veulent faire payer aux peuples.
En 1992 l’acte final du traité sur l’Union européenne (Maastricht) nous avait annoncé :
La paix, le principe de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, de l’État de droit, la solidarité entre les peuples dans le respect de leur histoire de leur culture et de leurs traditions. Promouvoir le progrès économique et social des peuples.

Michel Sapin, PS (gauche libérale), dans "Le Figaro" (20 août 1992)
"J’aimerai convaincre chaque français, chaque lecteur, que le traité d’union européenne se traduira en France par plus de croissance, plus d’emploi, plus de solidarité."

Martine Aubry, PS (gauche libérale), discours à Béthune (12 septembre 1992)
"C’est peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contre-vérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les inquiets sur ces contre-vérités. (...) Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion..." Édouard Balladur, UMP (droite libérale), dans "Le Monde" (29 avril 1992)
"Chaque État conservera la maîtrise de sa politique budgétaire et fiscale, dans des limites qui ne seront pas plus étroites que celles d’aujourd’hui."

Michel Rocard, PS (Ouest-France, 27.8.92)
« Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie »

Jean-Luc Mélenchon, PS : Sénat, séance du 9 juin 1992
(...) « N’ayons pas honte de ce traité. Déjà, il va au-delà de la situation actuelle, il constitue une avancée. En tant qu’homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l’orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois, dans un traité de cette nature, des mesures d’encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées ; pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels. (protestations sur les travées communistes. – Applaudissements sur les travées socialistes.) »

(...) « C’est l’avènement de la nation européenne porteuse de paix, de civilisation et de solidarité. »

Et bien non, Maastricht c’est :

Les restructurations-licenciements dans l’industrie.

L’obligation de privatiser les services publics.

La destruction des Codes du travail.

La précarisation de la jeunesse.

L’austérité pour tous les travailleurs.

La destruction des systèmes de Sécurité sociale et de santé.

La remise en cause de l’indépendance des organisations syndicales en leur imposant de se soumettre au principe de "subsidiarité", emprunté à l’encyclique Quadragesimo anno de 1931 qui demande aux « partenaires sociaux » de mettre en œuvre, à leur niveau, les orientations décidées en haut. C’est le rôle dévolu aux comités de pilotage de l’euro, aux comités de groupes européens...

La monnaie unique.

L’art de délocaliser dans la plus parfaite légalité, suivant les règles des traités commerciaux internationaux et des traités Européens de Rome et Maastricht.

Manuel Barroso (2005) : "la concurrence fiscale" des nouveaux pays de l’UE est "juste". "Les délocalisations sont des décisions que les entreprises peuvent et doivent prendre".

La commissaire européenne Danuta Hübner (2004) : "Prévenir les délocalisations, les stopper par des règles artificielles travaillerait contre la compétitivité des entreprises. Ce que nous devons faire, au contraire, c’est faciliter les délocalisations au sein de l’Europe. Ainsi les sociétés européennes seront globalement plus fortes car elles pourront abaisser leurs coûts".

La crise d’un capitalisme vivant une fin de cycle l’oblige, dans ses principes réactionnaires et ses objectifs de rétention d’un pouvoir qu’elle monopolise, à imposer par la force les décrets qu’elle a mis en place. Les beaux discours sont bafoués par ceux qui les imposent, la propagande, les médias, les idées reçues que l’on distille insidieusement, en faisant croire, avec beaucoup de subtilité, qu’il faut se serrer la ceinture, serrer les coudes, faire des efforts pour relancer la finance, l’économie et la monnaie européennes. La classe capitaliste prétend aux travailleurs avec ou sans emploi que les choix économiques sont indépassables et qu’ils doivent se soumettre.

29 octobre 2004 : Avec le traité établissant une Constitution pour l’Europe les gouvernements en place refusent de tenir compte des votes lors des référendums des peuples d’Europe, qui votent majoritairement non aux scrutins, lorsque dans une minorité de pays ils ont la possibilité de s’exprimer. En France, en Irlande et aux Pays-Bas les votes sont négatifs, les autorités nationales et européennes refuseront d’en tenir compte.
C’est la fin d’un système qui se prétendait démocratique, et qui se dévoile sous son vrai jour, celui d’un despotisme qui ne se cache plus.

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