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Les sens de la réalité

samedi 6 mars 2010

La destruction de l’imagination a entrainé la perte corrélative des sens de la réalité.
Il n’est pas surprenant qu’il faille mobiliser à nouveau toutes les ressources de l’imagination pour commencer à retrouver le chemin de la réalité.
Les responsables, les dirigeants, les ogres avaleurs de pouvoirs, leurs sbires et leurs thuriféraires veulent et se doivent aux yeux d’opinions publiques qui ne sont même plus médusées de jouer leurs rôles dans le théâtre des opérations. Des rôles à la fois réels et mythiques, ils se doivent de cumuler des pouvoirs médiatiques, politiques et d’affairismes.

Tout, y compris la guerre, n’est désormais que représentations. Il s’agit d’un spectacle, de spectacles permanents, mis en scène, dont les entrées pour le public devenu “citoyen-consommateur-spectateur”, sont payantes. Souvent très chères, les mass médias relayant les publicités décervelantes et les propagandes étourdissantes ont pour effet le plus dévastateur qui soit, de mener à la tyrannie, d’évacuer l’imagination et, du même coup, d’anesthésier la sensibilité et de neutraliser les réactions et les sentiments humains les plus élémentaires.

Et les informations, sont-elles informatives, manipulatrices ou polluantes par leurs répétitivités, leurs dispositions, leurs images et leurs reflets ? Aujourd’hui en quelques secondes on passe de l’Asie à l’Europe, puis de Djibouti à Sydney sans comprendre ce dont on parle.
Ça va vite, trop vite, le temps et l’espace nous échappent. Pourtant, la distance spatiale et temporelle stimule l’imagination et rapproche souvent de l’essentiel. Mais, quand la distance est supprimée et que les événements peuvent être lus, vus et entendus à peu près instantanément ou même en direct, celui, qui devrait nous les faire vivre, fait en réalité exactement le contraire : il abolit l’espace qui serait nécessaire au déploiement de l’expérience vécue, de l’imagination et de la réflexion.

Il n’y a plus d’arbalète et plus de tyran ; il y a de la technique et des bureaucrates.
Il n’y a que le bouton sur lequel appuie l’élément ploutocratique (ploutocrate : Personnage influent, puissant par sa richesse - Petit Larousse). Mais il n’y a là aucun visage responsable.

Au bout du compte, la vraie liberté de la presse n’a probablement pas d’ennemi plus pernicieux que la presse elle-même. Et puis, surtout, elle peut oublier et faire oublier le lendemain ce qu’elle a publié la veille. Par ce stratagème elle n’aura évidemment jamais à rendre compte de rien et n’aura pas à reconnaître ses fautes et erreurs.

Serge BLOCH


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